Les légumes traditionnels constituent une source importante de nutriments pour les ménages des pays en développement. La présente étude s’est intéressée à la diversité, à la disponibilité, et aux modes de consommation des légumes traditionnels africains dans des localités à diverses activités de maraîchage au Burkina Faso. Des enquêtes de consommation alimentaire ont été réalisées auprès de 400 ménages dans quatre localités: Ouagadougou, Loumbila, Koubri et Kongoussi. Quatre principaux légumes sont retrouvés en toute saison dans les différentes localités : l’oseille (
Hibiscus sabdariffa
), la corète (
Corchorus olitorius
), l’amarante (
Amaranthus cruentus
) et le gombo (
Abelmoschus callei
). A Kongoussi d’autres légumes tels que les feuilles de morelle noire (
Solanum scabrum
) et de vernonia (
Vernonia amygdalina
) sont disponibles toute l’année. La fréquence de consommation est d’une fois par semaine pour plus de 50 % des ménages dans les zones à faible activité de maraichage, Ouagadougou, Loumbila et Koubri. A Kongoussi, plus de 45 % des ménages consomment plus d’une fois par semaine le gombo (
Abelmoschus callei), les feuilles de corète (
Corchorus olitorius), les feuilles d’oseille (
Hibiscus sabdariffa) et les feuilles de haricot (
Vigna unguiculata
). Le marché est la source d’approvisionnement pour 71 % des ménages enquêtés. La saison, l’origine socio-culturelle et les habitudes alimentaires sont les principaux facteurs influant le choix des légumes. L’état frais est la principale forme de préférence des légumes. Pour l’utilisation des légumes dans les ménages, 74,25 % des ménages lavent 02 à 03 fois et découpent finement juste au moment de les préparer. Trois principaux modes de consommation ont été évoqués : la sauce, la soupe et le ragoût. La sauce est le principal mode de consommation et pour la cuisson 97,25 % procèdent par ébullition. Près de 62,50 % ; 53,33 % ; 45,22 % des ménages respectivement à Koubri, Loumbila et Ouagadougou procèdent par blanchiment et rejettent le liquide résiduel. A Ouagadougou et à Kongoussi, respectivement 66,67 % et 33,65 % des ménages pratiquant le blanchiment sont des non natifs. L’importance nutritive et l’effet antioxydant des légumes a été confirmée par près de 87% des répondants. L’étude a permis de conclure que l’activité de maraichage influe positivement sur la disponibilité, la diversité et la fréquence de consommation des légumes dans les ménages. Cependant des séances de sensibilisation sur les traitements post récoltes et les procédés de transformation des légumes sont nécessaires pour en tirer un meilleur profit au plan nutritionnel.