search
for
 About Bioline  All Journals  Testimonials  Membership  News


African Population Studies
Union for African Population Studies
ISSN: 0850-5780
Vol. 22, Num. 1, 2007, pp. 57-85

African Population Studies/Etude de la Population Africaine, Vol. 22, No. 1, 2007, pp. 57-85

STATUT DE LA FEMME, PLANIFICATION FAMILIALE  ET FECONDITE A MBALMAYO ET BAFOUSSAM, CAMEROUN

Par Rwenge Mburano, IFORD, Yaoundé 

Code Number: ep07004

RESUME

 

Des progrès théoriques ont été réalisés dans le cadre de la mesure du concept de statut de la femme mais ils n’ont pas été suivis (sinon très peu) par des applications pratiques. La plupart des chercheurs continuent, en d’autres termes, à appréhender ce concept en recourant uniquement aux variables socio-économiques (particulièrement au niveau d’instruction et à l’activité économique de la femme) et pourtant Oppong Christine a bien élucidé son caractère multidimensionnel à partir de la théorie de sept rôles de la femme. L’objet de cet article est de combler dans une certaine mesure cette lacune en recourant aux données de l’enquête « Culture, Genre et Comportements Sexuels » réalisés par l’IFORD à Mbalmayo et Bafoussam en mars-avril 2000. En plus des indicateurs classiques du statut de la femme, d’autres ont été utilisés ici notamment l’autonomie économique de la femme, son appartenance à une association dans la communauté, la discussion au sein du couple sur la planification familiale et la prise des décisions sur la fécondité. Deux méthodes d’analyse ont été utilisées pour évaluer au niveau individuel l’effet du statut de la femme sur la planification familiale et la fécondité. Il s’agit notamment des modèles de régression linéaire qui portent sur la parité atteinte et ceux de régression logistique dont certains portent sur le fait de désirer moins de cinq enfants tout le long de la vie féconde et d’autres sur l’utilisation des méthodes contraceptives modernes. 

Les résultats obtenus confortent l’idée selon laquelle le statut de la femme influence la planification familiale et la fécondité au niveau individuel dans les milieux étudiés et est une variable intermédiaire des variables socioculturelles comme le milieu de résidence et la religion. L’amélioration du statut de la femme est donc une condition nécessaire à la baisse de la fécondité (désirée et effective) dans ces milieux.

1. INTRODUCTION

Les études sur la relation entre le statut de la femme, la planification familiale et la fécondité sont justifiées par l’hypothèse selon laquelle la première variable est l’un des  déterminants de la transition de la fécondité dans les pays en développement (Mason, 1984, 1988). Mais lorsqu’on examine les études antérieures sur le sujet, on constate que les résultats obtenus au niveau contextuel sont conformes aux attentes alors qu’au niveau individuel la relation observée est soit positive soit non significative. Il importe alors que davantage de recherches soient menées au second niveau d’analyse.

La relation entre le statut de la femme, la planification familiale et la fécondité a été interprétée de plusieurs manières dans la littérature. La première interprétation est fondée sur le mode de production familial traditionnel qui est de type patriarcal et se caractérise par une inégalité des sexes et une inégalité dans la répartition du travail au profit des hommes (Piché,  1990). Le niveau élevé de fécondité s’expliquerait alors par le statut social et économique médiocre de la femme, étant donné que la division inégalitaire du travail l’oblige de compter sur des nombreux enfants pour assurer les travaux domestiques et nourrir la famille. Ce dernier renvoie à la première forme de l’utilité économique des enfants, à savoir leur travail productif. Sa deuxième forme est, si l’on en croit Caldwell (1987), l’assistance que ceux-ci apportent à leurs parents pendant la vieillesse. La première est appelée motivation de production et la seconde celle de sécurité-vieillesse (Anker et Nuggent, 1960 ; cité par Kouamé et Rwenge, 1996). Ces deux types de motivation s’appliquent aux femmes de faible statut. La seconde interprétation est socioculturelle. Selon celle-ci, la forte fécondité de femmes de faible statut se justifie aussi par le fait qu’elles n’ont pas le pouvoir de remettre en question les valeurs traditionnelles. Ainsi, elles ont beaucoup d’enfants parce que l’enfant a aussi une valeur « sociale » élevée dans leurs groupes socioculturels d’appartenance. La troisième est relative au genre (Rwenge, 2002). Un statut élevé de femmes s’accompagne notamment de la prise en compte de leurs préoccupations aux niveaux familial et communautaire. Les hommes étant généralement moins concernés que les femmes par les problèmes de santé associés à la fécondité, un statut élevé de celles-ci s’accompagne de la prise en compte au sein des couples de leurs préoccupations dans le domaine de santé reproductive.

En ce qui concerne la mesure du statut de la femme, des progrès théoriques ont été aussi réalisés mais ils n’ont pas été suffisamment suivis par des applications pratiques. En effet, les premières recherches sur le sujet, parmi lesquelles celles de Schultz (1974), Concepcion (1974), Caldwell (1979), Mason (1984), Boserup (1985), Safilios-Rothschild (1985), Weinberger (1987), Locoh (1985, 1988), Hanwerber (1989, cité par Assogba, 1990), Shapiro et Tambashe (1994), ont considéré uniquement la scolarisation de la femme ou son activité économique  comme indicateur de son statut. Cette approche a été par la suite critiquée par d’autres chercheurs. Selon Cleland et Wilson (1987), un niveau élevé de scolarisation reflète plus un changement des idéaux, des perceptions et des aspirations que des objectifs micro-économiques. Dans le cas de l’activité de la femme telle qu’appréhendée, par exemple, dans les enquêtes WFS et DHS, elle ne permet qu’approximativement de mesurer l’autonomie économique de la femme et il n’a pas été établi qu’elle influence négativement la fécondité (Jejeebhoy, 1991).

La première approche pertinente de mesure du statut de la femme, fondée sur la théorie de sept rôles de la femme, a été élaborée par Oppong (1980).  Selon cet auteur la femme peut avoir sept rôles dans tous les groupes sociaux : les rôles relatifs à ses statuts de mère, de travailleuse, d’épouse, de gardienne du foyer, de membre de la famille, de membre de la communauté et  d’individu. Ainsi, à la vision unidimensionnelle du statut de la femme illustrée par une variable se substitua une vision multidimensionnelle fondée sur cette théorie.

Cependant, si le  problème concernant la relation entre le statut de la femme et la  fécondité a été bien posé, force est de constater que plusieurs chercheurs appréhendent encore la première variable uniquement par les variables socio-économiques. Nous nous proposons ici de combler dans une certaine mesure cette lacune en étudiant cette relation au niveau individuel à partir des données de l’Enquête « Culture, Genre et Comportements Sexuels » réalisée par l’IFORD au Cameroun, à Mbalmayo et Bafoussam, en 2001.  La base des données de cette enquête contient, en plus des indicateurs classiques du statut de la femme, d’autres indicateurs de ce concept notamment l’appartenance de la femme à une association dans la communauté,  son autonomie économique et les rapports de genre au niveau familial.

2. ETUDES ANTERIEURES SUR LE SUJET

Dans les premières études sur l’influence du statut de la femme sur la fécondité uniquement la dimension socio-économique de la première variable a été appréhendée. C’est ainsi que certains chercheurs expliquent la forte fécondité des femmes africaines ou leur faible utilisation des méthodes contraceptives modernes par leur faible degré d’insertion dans le secteur moderne de l’économie (Sadik, 1980 ;Shapiro et Tambashe,  1994).

Le problème qui se pose dans les études antérieures est non seulement que le statut de la femme étant une variable multidimensionnelle, elle ne peut pas être uniquement mesurée par l’activité économique de la femme, mais aussi celle-ci ne permet pas comme tel de bien mesurer son degré d’autonomie économique. Il faudrait en plus considérer le pouvoir de la femme de prise des décisions sur la répartition des revenus dans le ménage. Cette variable détermine le degré de dépendance de la femme vis-à-vis du support économique de l’enfant. L’influence négative de l’autonomie économique de la femme sur la fécondité s’explique par son association négative avec la demande d’enfants et les préférences pour un nombre élevé d’enfants. Dans la plupart des études empiriques antérieures il n’a pas été observé que l’activité économique de la femme influence négativement sa fécondité (Jejeebhoy, 1991). En revanche, une relation négative a été observée entre l’autonomie économique de la femme et  sa fécondité (Tfaily, 2004).

Dans le cas de l’instruction, Weinberger (1987)  a observé notamment dans 38 pays que le taux de prévalence contraceptive des femmes mariées ayant accompli une scolarité de deux ans et plus est de 24 % supérieur à celui des femmes n’ayant jamais été à l’école. L’influence positive du niveau d’instruction de la femme sur la planification familiale a aussi été mise en exergue dans l’étude de Cochrane et Guilkey (1991) en Colombie, dans celles de Ngoju (1991) et Bradley  (1995) au Kenya, de Rutenberg et al. (1991), de Shah (1991), Mboup (2000) et Rwenge (2000). En ce qui concerne l’influence du niveau d’instruction sur la fécondité, elle s’est avérée négative dans certains pays en développement (Cochrane, 1979 ; United Nations, 1987 ; Rwenge, 1999 ; Ayoub, 2004) et positive ou non significative à un niveau bas d’instruction dans d’autres (Jejeebhoy, 1995 ; Rwenge, 2000).  

Rwenge (2000) explique, par exemple, la fécondité davantage élevée chez les femmes de niveau primaire au Burundi, au Cameroun et à Madagascar par une diminution des pratiques traditionnelles d’espacement non compensée par le recours à des méthodes contraceptives modernes. En d’autres termes, c’est à partir du niveau secondaire que les effets inhibiteurs des comportements contraceptifs compensent dans ces pays ceux des comportements post-partum. De même, Mboup (2000) note en comparant dans quelques pays africains anglophones l’effet inhibiteur de la contraception et celui de l’infécondité post-partum que c’est chez les femmes ayant terminé au moins le primaire que le premier est plus élevé que le second.

Ainsworth (1994) et Martin et Juarez (1995, cité par Ayoub, 2004) expliquent les effets positifs du niveau d’instruction de la femme sur ses comportements contraceptifs et négatifs sur sa fécondité par l’amélioration de ses perspectives économiques et sa perméabilité aux valeurs modernes. En d’autres termes,  l’effet du niveau d’instruction s’explique par sa contribution au changement des idéaux, perceptions et aspirations dans le domaine de la fécondité. Ceci montre que le niveau d’instruction n’est pas nécessairement un indicateur du statut de la femme.  Une femme de niveau d’instruction élevé  a la faculté de remettre en question son statut social traditionnel mais elle n’a pas nécessairement un statut élevé. D’où la nécessité de prendre en compte d’autres caractéristiques comme l’appartenance de la femme à une association dans la communauté, son activité économique, son autonomie économique et les rapports de genre au sein de la famille. Ce qui témoigne une fois de plus du caractère multidimensionnel du statut de la femme.

L’appartenance de la femme à une association favorise sa mobilité et, partant, son contact avec les femmes leaders et mieux informées sur les droits de la femme et la santé reproductive. Il s’ensuit qu’elle s’accompagne de l’amélioration des connaissances des femmes. Ceci peut négativement se répercuter sur la fécondité d’autant plus qu’elle conduit à l’utilisation des méthodes contraceptives modernes. Mais, empiriquement, la relation entre l’appartenance de la femme à une association,  la pratique contraceptive et la fécondité n’a pas encore été vérifiée. En ce qui concerne les rapports de genre au niveau familial, ses variables opérationnelles les plus utilisées dans les études antérieures sont la discussion au sein du couple sur la planification familiale ou la fécondité, la participation de la femme à la prise des décisions sur la fécondité et son autonomie dans la prise de ces décisions.  Dans la plupart de ces études, ces variables ont été mises en relation avec la pratique contraceptive (Ezeh, 1993 ; Kasongo, 1993 ; Sembajwe, 2000 ; Rwenge, 2003). Il en est ressorti que les femmes qui discutent souvent avec leurs conjoints sur la planification familiale ou la fécondité sont, toutes choses égales par ailleurs, plus enclines à utiliser les méthodes contraceptives modernes. La  même relation a été mise en exergue dans le cas de la participation de la femme à la prise des décisions. En revanche, une relation non significative a été observée dans le cas de l’autonomie de la femme dans la prise des décisions sur la fécondité (Rwenge, 2003). La relation entre la discussion au sein du couple et la fécondité s’est plutôt avérée positive en Inde (Tfaily, 2004).

La discussion au sein du couple y augmente le degré d’empathie et motive les conjoints à collaborer  pour atteindre leurs objectifs dans le domaine de la fécondité.  Ainsi, une fréquence élevée de discussion au sein du couple sur la planification familiale ou la fécondité conduit à la prise en compte des préoccupations de la femme dans le domaine de la planification familiale et de sa santé (Kritz et Adebusoye, 1995 ;  Kritz et al., 1997 ; Blank et al., 1996 ; Gage, 1994). Il en est de même de la prise conjointe des décisions au sein du couple. 

Dans cet article, nous essayons d’apporter des éléments de réponse aux questions suivantes : le statut de la femme influence-t-il la planification familiale et la fécondité au niveau individuel ? Est-il une variable intermédiaire des variables socioculturelles  comme le milieu de résidence et la religion ? Les données utilisées ici sont celles de l’enquête susmentionnée.  Dans ce qui suit nous présentons d’abord les données et méthodes utilisées, ensuite les caractéristiques du sous- échantillon considéré et enfin nous évaluons l’effet du statut de la femme sur la planification familiale et la fécondité. Cet article se termine par la discussion des résultats obtenus.     

3. DONNEES ET METHODES D’ANALYSE

On retrouve dans la base des données que nous utilisons 1679 individus âgés de 15-49 ans parmi lesquels 835 sont des femmes. Cette base contient un indicateur de la planification familiale, à savoir l’utilisation des méthodes contraceptives au moment de l’enquête, et deux indicateurs de la fécondité : le nombre d’enfants désirés et la parité atteinte. Les deux sont considérés ici. Le premier permet d’appréhender la fécondité désirée et le second la fécondité réalisée ou effective. Cette distinction est justifiée par l’hypothèse selon laquelle la transition de la fécondité désirée précède celle de la fécondité réalisée. L’amélioration du statut de la femme conduit d’abord à la baisse de la demande d’un nombre élevé d’enfants. Ce n’est que lorsqu’elle est suivie d’une forte utilisation des méthodes contraceptives modernes qu’elle se répercute négativement sur la fécondité effective.

Dans notre base des données il y a plusieurs indicateurs du statut de la femme parmi lesquels nous retenons ici les suivants :

1°         Le niveau d’instruction de la femme.

2°         L’activité économique de la femme.

3°         L’appartenance de la femme à une association dans la communauté.

4°         La discussion au sein du couple sur la planification familiale.

5°         L’autonomie de la femme dans la répartition  des revenus au sein du ménage.

6°         La prise des décisions sur la fécondité.

Etant donné que les trois derniers indicateurs se rapportent aux couples, l’étude que nous menons porte uniquement sur les femmes en union. Leur effectif dans notre échantillon est de 432. Pour mieux mesurer le statut de la femme à partir du troisième indicateur il importe aussi de ne considérer que les couples. Cette considération permet notamment de distinguer les femmes ayant le pouvoir de faire face aux pressions négatives des hommes dans le domaine de leur mobilité et de leur appartenance à un groupe dans la communauté des autres.

Plusieurs méthodes d’analyse sont utilisées dans cet article pour évaluer l’effet du statut de la femme sur l’utilisation des méthodes contraceptives modernes et la fécondité.

Les premières sont celles de régression logistique sur le fait qu’une femme désire avoir moins de cinq enfants tout le long de sa vie féconde. Dans ces modèles, les variables indépendantes sont les quatre premiers indicateurs du statut de la femme et les variables de contrôle comme l’âge,  l’état matrimonial, le type d’union, le milieu de résidence, la religion et le groupe ethnique.

La régression logistique permet, comme on le sait, d’établir une relation linéaire entre le logarithme de P/ (1-P) et les variables indépendantes, P désignant  la probabilité pour que la variable dépendante soit à l’état 1 (il s’agit, par exemple, ici de la probabilité pour que la femme enquêtée désire avoir moins de cinq enfants tout le long de sa vie féconde). Le modèle de régression logistique s’écrit alors comme suit :

P/(1-P) = e β0 Π eβi X i  où  i = 1,2,3 …n

les Xi étant les variables indépendantes et βi leurs coefficients estimés par la méthode de maximum de vraisemblance et par itération.

Les modèles de régression logistique sont aussi utilisés ici pour évaluer l’effet net du statut de la femme sur l’utilisation des méthodes contraceptives modernes. En plus des variables indépendantes ci-dessus mentionnées, les deux autres indicateurs du statut de la femme sont considérés dans ce cas ainsi que le nombre d’enfants désirés. En prenant compte de cette dernière variable, nous voulons montrer qu’elle médiatise l’effet du statut de la femme sur la pratique contraceptive.

Pour évaluer l’effet net du statut de la femme sur la parité atteinte, uniquement les modèles de régression linéaire sont utilisés. En plus des variables indépendantes ci-dessus mentionnées la pratique contraceptive est prise en compte dans ces modèles. Ceci  permettra de vérifier l’hypothèse selon laquelle le statut de la femme a un effet direct et un effet indirect sur la fécondité via la demande d’enfants et  la planification familiale.

Le modèle de régression linéaire s’écrit comme suit :

Y = β1 X1 + β2 X2  + β3 X3 + β4 X+ …+ βXo

Où Y désigne la variable dépendante, Xi (i=1,2,…,n) les différentes variables indépendantes et βi (i=0,1,2…n) leurs coefficients estimés par la méthode des moindres carrés ordinaires.

Quelle que soit la variable dépendante, les modèles d’analyse utilisés ressemblent aux modèles pas-à-pas. Ces derniers sont notamment ceux qui nous permettent de mieux répondre à nos questions spécifiques de recherche.

4. Caracteristiques dU SOUS-Echantillon

Dans le sous-échantillon considéré, les femmes  Bamiléké (53,9 %) et Bëti (46,1 %) sont représentées.  Dans ce sous-échantillon, les femmes musulmanes (4,2 %) sont faiblement représentées au contraire notamment des catholiques (43,6 %) et protestantes (39,6 %). On y retrouve une proportion assez importante des femmes adeptes d’autres religions chrétiennes (12,5 %).

Les femmes citadines (47 %) et rurales (53 %) sont presque équitablement représentées dans le sous-échantillon. La plupart des femmes en union qu’on y retrouvent sont monogames (74,6 %). Parmi elles, 58,6 % sont mariées et 16,0 % vivent en unions libres. Les polygames représentent 25,5 % de l’ensemble. Tous les groupes d’âges sont représentés dans le sous-échantillon. On y retrouve notamment les jeunes femmes (29,0 %), les adultes (21,3 % et 35,0 %) et les plus âgées (14,7 %).   

Tableau 1 : Répartition des femmes selon quelques unes de leurs caractéristiques (ECGSMBAF, 2000)

Caractéristiques

Effectif

Pourcentage

Milieu de résidence (MILRES)

-          Urbain

-          Rural

 

203

229

 

47,0

53,0

Groupes d’âges (AGE)

-          15-24

-          25-29

-          30-39

-          40-49

 

124

91

150

63

 

29,0

21,3

35,0

14,7

Etat matrimonial * Type d’union (SITMAT)

-          Mariées monogames

-          Unions libres monogames

-          Mariées polygames

 

253

69

110

 

58,6

16,0

25,5

Religion (RELIG)

-          Catholique

-          Protestante

-          Autres chrétiennes

-          Musulmane

 

185

168

53

18

 

43,6

39,6

12,5

4,2

Groupe ethnique (ETHNIE)

-          BAMILEKE

-          BETI

 

233

199

 

53,9

46,1

Les distributions des variables considérées pour appréhender le statut de la femme sont reprises dans le tableau 2 ci-dessous. Les femmes de niveau primaire (42,1 %) et celles de niveau secondaire premier degré (45,2 %) sont plus représentées dans l’échantillon que celles de niveau secondaire second degré (12,7 %). De même, on y retrouve davantage les inactives (37,0 %) et les agricultrices (38,9 %) que les commerçantes (14,3 %) et les cadres et employées (8,3 %). Il ressort aussi de données du sous-échantillon que, dans les milieux étudiés, la proportion des femmes appartenant à une association dans la communauté est assez importante (40,5 %) dans les milieux étudiés.

Dans ces milieux, la plupart des femmes (61,6 %) discutent de la planification familiale avec leurs conjoints. Les décisions sur la répartition des revenus y sont généralement prises par les conjoints (61,6  %). La proportion des femmes économiquement autonomes est donc très faible (9,8 %) dans ces milieux. Les décisions sur la fécondité y sont prises soit par le conjoint seul (47,4 %) soit conjointement (34,9 %) et rarement par les femmes seules (17,7 %).

Tableau 2 :        Répartition des femmes selon les variables considérées pour appréhender leur statut  (ECGSMBAF, 2000)

Variables  considérées pour appréhender le statut de la femme

Effectif

Pourcentage

Niveau d’instruction (INSTR)

-          Primaire

-          Secondaire 1er degré

-          Secondaire 2nd degré

 

179

192

54

 

42,1

45,2

12,7

Occupation (OCCUP)

-          Inactives

-          Agricultrices

-          Commerçantes

-          Cadres et  employées

 

155

163

60

35

 

37,0

38,9

14,3

8,3

Qui décide de la répartition du revenu dans votre union (DECREV)

-          Moi-même

-          Mon conjoint

-          Nous deux

 

 

41

258

120

 

 

9,8

61,6

28,6

Membre d’une association  (MASSOC)

-          Oui

-          Non

 

164

256

 

40,5

59,5

Discute avec conjoint sur la PF (DISPF)

-          Souvent

-          Parfois

-          Non

 

154

104

161

 

36,8

24,8

38,4

Qui prend les décisions sur le nombre d’enfants dans votre union (DECENF)

-          Moi-même

-          Mon conjoint

-          Nous deux

 

 

71

190

140

 

 

17,7

47,4

34,9

5. STATUT DE LA FEMME ET DEMANDE D’ENFANTS

Plusieurs modèles de régression logistique ont été utilisés pour évaluer l’effet du statut de la femme sur la demande d’enfants (tableau 3).

Parmi les indicateurs du statut de la femme considérés dans ces modèles, deux déterminent la variable dépendante au seuil de 5 %. Il s’agit notamment du niveau d’instruction de la femme et de la discussion au sein du couple sur la planification familiale. Lorsqu’on augmente le seuil de signification jusqu’à 10%, l’appartenance de la femme à une association dans la communauté fait aussi partie des déterminants de la variable dépendante.

Tableau 3 : Risques relatifs de désirer moins de cinq enfants tout le long  de  la  vie féconde (ECGSMBAF, 2000) 

Variables et modalités

M1

M2

M3

M4

M5

M6

ETHNIE

-          BETI

-          BAMILEKE

0,8465

(r)

0,8253

(r)

0,6977

(r)

0,8871

(r)

0,6728

(r)

0,6444

(r)

RELIG

-          Catholique

-          Protestante

-          Autres chrétiennes

-          Musulmane

(r)

1,3978

0,9550

0,6284

(r)

1,3994

0,9121

0,6451

(r)

1,4414

1,0625

0,8031

(r )

1,4819

0,7312

0,6694

(r)

1,4916

0,8301

0,8398

(r)

1,4546

0,7845

0,9408

MILRES

-          Urbain

-          Rural

2,9118**

(r)

2,8408**

(r)

2,5957**

(r)

2,6961**

(r)

3,0293**

(r)

3,2865**

(r)

MASSOC

-          Oui

         -       Non

1,4276*

(r)

1,3212*

(r)

1,3582*

(r)

INSTR

-          Primaire

-          Secondaire 1er degré

-          Secondaire 2nd degré

0,4364**

(r)

1,9676**

0,3989**

(r)

2,0274**

0,4559**

(r)

1,8828

OCCUP

-          Inactives

-          Agricultrices

-          Commerçantes

-          Cadres et employés

0,9671

(r)

1,2655

1,7188**

0,6541

(r)

0,9480

0,7060

0,5910

(r)

1,0067

0,6896

DISPF

-          Souvent

-          Parfois

-          Non

0,8529

(r)

0,5479**

AGE

-          15-24

-          25-29

-          30-39

-          40-49

1,8175**

1,4538

(r)

0,6934

1,8762**

1,2693

(r)

1,0989

2,0440**

1,4787

(r)

0,7634

2,1185**

1,2972

(r)

1,1573

2,0961**

1,3014

(r)

1,2015

SITMAT

-          Monogames

-          Unions libres

-          Polygames

(r)

1,0508

0,7540

(r)

1,1039

0,9107

(r)

0,9437

0,7127

(r)

1,0030

0,8554

(r)

0,9785

0,8433

XHI-DEUX

27,516**

29,272**

41,878**

27,646**

43,082**

43,920**

** p ≤ 0.05.  *  p ≤ 0.10.

 

Toutes choses égales par ailleurs, le niveau d’instruction de la femme a une influence positive sur la demande d’un nombre faible d’enfants. Avant la prise en compte de la discussion au sein du couple sur la planification familiale, le risque de désirer moins de cinq enfants était deux fois plus élevé chez les femmes de niveau secondaire second degré que chez celles de niveau secondaire premier degré. De même, ce risque était 60 % plus élevé chez celles-ci que chez celles de niveau primaire. La différence observée dans le premier cas est devenue non significative après contrôle de la discussion au sein du couple sur la planification familiale. En ce qui concerne cette dernière variable, il est ressorti que les femmes qui ne discutent pas avec leurs conjoints sur la planification familiale ont 45 % moins de risque de désirer moins de cinq enfants que celles qui en discutent parfois. Enfin, ce risque s’est avéré 1,36 fois plus élevé chez les femmes membres d’associations que chez d’autres.

L’effet de l’activité économique de la femme sur la demande d’enfants était significative avant le contrôle de celui du niveau d’instruction. Les femmes cadres et employées avaient 1,72 fois plus de risque de désirer moins de cinq enfants que les agricultrices mais la différence entre les deux groupes s’est annulée lorsque l’effet du niveau d’instruction a été contrôlé.

Dans l’ensemble des autres variables indépendantes, il n’y a que le milieu de résidence et  l’âge qui déterminent la demande d’enfants dans les milieux étudiés. Toutes choses égales par ailleurs, les femmes citadines ont 3,29 fois plus de risque que les femmes rurales de désirer moins de cinq enfants. Les femmes jeunes âgées de 15-24 ans ont 2,10 fois plus de risque que celles de 30-39 ans de désirer moins de cinq enfants.

 

6.  statut de la femme ET UTILISATION DE LA CONTRACEPTION

Plusieurs modèles de régression logistique ont été aussi utilisés ici pour évaluer l’effet du statut de la femme sur l’utilisation des méthodes contraceptives modernes (tableau 4).

Dans l’ensemble des indicateurs du statut de la femme considérés, uniquement la discussion au sein du couple déterminait la variable dépendante avant le contrôle de la demande d’enfants. De même, avant le contrôle de l’effet de la première variable, le niveau d’instruction de la femme avait une influence significative sur la variable étudiée au contraire notamment de son activité économique. C’est notamment après contrôle de l’effet du niveau d’instruction de la femme que celui de son activité s’est annulé.

Dans le cas des autres variables indépendantes, uniquement l’ethnie détermine la pratique contraceptive ; l’influence du milieu de résidence et celle de l’âge se sont annulées lorsque l’effet du niveau d’instruction a été contrôl

Tableau 4 : Risques relatifs d’utiliser les méthodes contraceptives modernes au moment de l’enquête (ECGSMBAF, 2000).

Variables et modalités

M1

M2

M3

M4

M5

M6

M7

M8

ETHNIE

-          BETI

-          BAMILEKE

0,3560**

(r)

0,3661**

(r )

0,3319**

(r)

0,3743**

(r)

0,3459**

(r)

0,3033**

(r)

0,2731**

(r)

0,2966**

(r)

RELIG

-          Catholique

-          Protestante

-          Autres chrétiennes

-         Musulmane

(r)

1,0311

1,4465

0,2625*

(r )

1,0909

1,4159

0,2782*

(r)

1,0992

1,4864

0,3111

(r)

1,1403

1,7082

0,2947

(r)

1,1403

1,7082

0,2947

(r)

1,1643

1,8807

0,3175

(r)

1,0836

1,4324

0,3189

(r)

1,0522

1,3873

0,2827

MILRES

-          Urbain

-          Rural

1,5538*

(r)

1,4798

(r)

1,3663

(r)

1,4647

(r)

1,4647

(r)

1,5785

(r)

1,5258

(r)

1,2882

(r)

MASSOC

-          Oui

-          Non

1,2203

(r)

1,1657

(r)

1,2584

(r)

1,2584

(r)

1,2876

(r)

1,3893

(r)

1,3294

(r)

INSTR

-          Primaire

-          Secondaire 1er degré

-          Secondaire 2nd degré

0,5761**

(r)

1,1458

0,6806**

(r)

1,0673

0,7446

(r)

0,9082

0,8014

(r )

0,8915

0,8786

(r)

0,8387

OCCUP

-          Inactives

-          Agricultrices

-          Commerçantes

          -    Cadres et  employées

0,9991

(r)

1,4237

2,2422**

0,9200

(r)

1,2852

1,7438

0,8497

(r)

1,1891

1,7652

0,8548

(r)

1,2247

1,4014

0,9311

(r)

1,3037

1,5844

DISPF

-          Souvent

-          Parfois

        -       Non

1,5966*

(r)

0,5913*

1,6212*

(r)

0,5946*

1,6288

(r)

0,6283

DECREV

-          Moi-même

-          Mon conjoint

-          Nous deux

1,1307

(r)

1,2740

1,0684

(r)

1,1789

DECENF

-          Moi-même

-          Mon conjoint

-          Nous deux

0,9939

(r)

1,2320

1,0113

(r)

1,1789

Nombre d’enfants désirés

-          ≤ 4

-          ≥ 5

1,8233**

(r)

AGE

-          15-24

-          25-29

-          30-39

-          40-49

0,7884

0,9847

(r)

0,3200**

0,7826

0,9943

(r)

0,3359**

0,7440

0,8755

(r)

0,4394

0,7814

1,1317

(r)

0,3648*

0,7666

1,0632

(r)

0,4419

0,7299

1,1317

(r)

0,4710

0,8103

1,3164

(r)

0,5427

0,8472

1,3122

(r)

0,5916

SITMAT

-          Monogames

-          Unions libres

-          Polygames

       

(r)

1,9027*

0,7914

(r)

1,9285*

0,7460

(r)

1,9438*

0,8125

(r)

1,9005

0,6914

(r)

1,8767

0,7391

(r)

1,9201

0,8227

(r)

1,5805

0,7361

(r)

1,6150

0,7427

XHI-DEUX

24,037**

24,759**

25,396**

27,821**

27,821**

34,899**

35,987**

37,151**

** p ≤ 0.05. * p ≤ 0.10.

La demande d’un nombre élevé d’enfants influence très négativement l’utilisation des méthodes contraceptives modernes. Le risque d’adopter ce comportement s’est avéré 1,82 fois plus élevé chez les femmes qui désirent moins de 5 enfants que chez d’autres. Avant la prise en compte de cette variable dans le modèle de régression logistique, les femmes qui discutent souvent avec leurs conjoints sur la planification familiale avaient 1,62 fois plus de risque d’utiliser ces méthodes contraceptives que celles qui en discutent parfois. Celles-ci  avaient 40 % plus de risque d’adopter ce comportement que celles qui n’en discutent pas. La femme de niveau primaire avait 31 % moins de risque d’utiliser la contraception moderne avant que l’effet de la discussion au sein du couple sur la planification familiale soit contrôlé.

7.  statut de la femme ET FECONDITE

Pour évaluer l’effet du statut de la femme sur la fécondité, les modèles de régression linéaire ont été utilisés (tableau 5).

Parmi les différents indicateurs du statut de la femme, uniquement l’activité économique, la discussion au sein du couple sur la planification familiale et la prise des décisions sur la répartition des revenus déterminaient la fécondité dans les milieux étudiés avant le contrôle de l’effet de la demande d’enfants. L’effet du niveau d’instruction s’est annulé lorsqu’on a contrôlé celui de son activité économique.

Avant le contrôle de la demande d’enfants, les femmes cadres et employées avaient moins d’enfants que les agricultrices. Au même niveau d’analyse, les femmes qui ne discutent pas avec leurs conjoints sur la planification familiale avaient moins d’enfants que celles qui en discutent parfois. De même, les femmes qui prennent seules les décisions sur la répartition des revenus avaient moins d’enfants que celles dont les conjoints prennent seules ces décisions.

Dans les milieux étudiés, la demande d’un nombre faible d’enfants a une influence très négative sur la fécondité. L’utilisation des méthodes contraceptives modernes a dans ces milieux une influence plutôt positive sur la fécondité. La situation matrimoniale y fait aussi partie des déterminants de la fécondité. Par rapport aux femmes mariées aux hommes monogames, celles vivant en unions libres y ont moins d’enfants. En revanche, par rapport aux premières, les femmes mariées aux hommes polygames y ont plus d’enfants.  L’influence de la religion est devenue non significative lorsqu’on a contrôlé le niveau d’instruction de la femme. L’influence de la religion est redevenue significative lorsqu’on a contrôlé l’autonomie économique de la femme et non significative lorsqu’on a contrôlé la prise des décisions sur la fécondité

Tableau 5 : Effets nets sur la parité atteinte  des  variables  considérées  pour  appréhender le statut de la femme et d’autres variables indépendantes (ECGSMBAF, 2000)

Variables et modalités

M1

M2

M3

M4

M5

M6

M7

M8

M9

M10

M11

ETHNIE

              BETI

           BAMILEKE

 

0,0468

(r)

 

0,0541

(r)

 

0,0259

(r)

 

0,0318

(r)

 

0,0323

(r)

 

0,0118

(r)

 

-0,0053

(r)

 

-0,0033

(r)

 

0,0050

(r )

 

0,0163

(r )

 

0,0312

(r )

RELIG                                            Catholique                                Protestante                             Autres chrétiennes                                 Musulmane


(r)

-0,0817**

-0,0346

 0,0261


(r)

-0,0791**

-0,0287

 0,0270


(r)

-0,0657**

-0,0404

0,0052


(r)

-0,0823**

-0,0182

 0,0219


(r)

-0,0639

-0,0346

 0,0064


(r)

-0,0663

-0,0149

 0,0051


(r)

-0,0692

-0,0121

 0,0141


(r)

-0,0724*

-0,0179

 0,0078


(r )

-0,0758*

-0,0340

-0,0137


(r )

-0,0527

-0,0544

-0,0245


(r )

-0,0600

-0,0561

-0,0241

MILRES

                      Urbain

                      Rural

 

-0,0324

(r)

 

-0,0272

(r)

 

-0,0264

(r)

 

0,0040

(r )

 

-0,0230

(r)

 

0,0119

(r)

 

0,0405

(r)

 

0,0463

(r)

 

0,0356

(r )

 

0,0251

(r  )

 

0,0282

(r )

MASSOC

          Oui

          Non

 

-0,0082

 (r)

 

-0,0072

(r)

 

0,0002

(r)

 

0,0051

(r)

 

0,0108

(r)

 

0,0272

(r )

 

0,0222

(r )

 

0,0158

(r )

INSTR

                     Primaire

                      Sec 1er degré

                      Sec 2nd degré

 

0,0202

(r)

-0,0644*

 

0,0193

(r)

-0,0569*

 

0,0051

(r)

-0,0405

 

0,0151

(r)

-0,0510

 

0,0162

(r)

-0,0595

 

0,0285

(r )

-0,0357

 

0,0290

(r )

-0,0344

 

0,0312

(r )

-0,0338

OCCUP

  Inactives

  Agricultrices

  Commerçantes

   Cadres  et employées

 

-0,0564

(r)

-0,0034

-0,0466

 

-0,0538

(r)

-0,0255

-0,0386

 

-0,0788

(r)

-0,0570

-0,0553

 

-0,0851*

(r)

-0,0605*

-0,0964**

 

-0,0783

(r )

-0,0556

-0,0974**

 

-0,0474

(r )

-0,0296

-0,0696

 

-0,0551

(r )

-0,0422

-0,0775

DISPF

                   Souvent

                   Parfois

                   Non

        

 

0,0501

(r)

-0,0900**

 

0,0440

(r)

-0,0899**

 

0,0644

(r)

-0,0854**

 

0,0504

(r )

-0,0804**

 

0,0501

(r )

-0,0817**

DECREV

                    Moi-même

                    Mon conjoint

                    Nous deux

 

-0,0684**

(r)

0,0286

 

-0,0666**

(r )

0,0224

 

-0,0515

(r )

0,0294

 

-0,0522

(r )

0,0285

DECENF

                    Moi-même

                    Mon conjoint

                    Nous deux

 

0,0179

(r )

-0,0274

 

0,0279

(r )

-0,0238

 

0,0303

(r )

-0,0245

Nombre d’enfants désirés

                    ≤ 4

                    ≥ 5

 

-0,1116**

(r )

 

-0,1147**

(r )

Pratique contraceptive

                   N’utilise pas

                   Traditionnelles

                   Modernes

 

(r )

0,0271

0,0839**

AGE

                      15-24

                      25-29

                      30-39

                      40-49

 

-0,5029**

-0,2595**

(r)

 0,2147**

 

-0,4880**

-0,2433**

(r)

0,2048**

 

-0,5074**

-0,2476**

(r)

0,2534**

 

-0,4952**

-0,2443**

(r)

0,2088**

 

-0,4933**

-0,2343**

(r)

0,2446**

 

-0,4905**

-0,2259**

(r)

0,2469**

 

-0,4925**

-0,2218**

(r)

0,2297**

 

-0,4931**

-0,2186**

(r)

0,2327**

 

-0,4863**

-0,2306**

(r )

0,2562**

 

-0,3981**

-0,2001**

(r )

0,2801**

 

-0,3961**

-0,2004**

(r )

0,2861**

Age au carré

-0,706**

-0,754**

-0,801**

-0,805**

-0,814**

-0,825**

-0,824**

-0,827**

-0,837**

-0,879**

-0,886**

SITMAT

                      Monogames

                      Unions libres

                      Polygames

       

 

(r)

-0,1090**

 0,0269

 

(r )

-0,1062**

0,0394

 

(r)

-0,0915**

0,0540

 

(r)

-0,1099**

0,0234

 

(r)

-0,0889**

 0,0649

 

(r)

-0,0869**

 0,0653*

 

(r)

-0,0930**

0,0872**

 

(r)

-0,0889**

0,0915**

 

(r )

-0,0945**

0,0897**

 

(r )

-0,1022**

0,1146**

 

(r )

-0,1024**

0,1162**

0,4264

0,4384

0,4730

0,4287

0,4826

0,4832

0,4834

0,4878

0,5196

0,5732

0,5788

** p ≤ 0.05. * p ≤ 0.10.

8. DISCUSSION DES RESULTATS

Dans cet article, nous avons évalué l’effet du statut de la femme sur la demande d’enfants, la planification familiale et la fécondité. Parmi les indicateurs du statut de la femme considérés dans l’ensemble des variables indépendantes de la demande d’un nombre faible d’enfants, le niveau d’instruction de la femme et la discussion au sein du couple sur la planification familiale ont positivement influencé cette variable dépendante au seuil de 5 %. En plus de ces variables, l’appartenance de la femme à une association l’a aussi positivement influencé au seuil de 10 %.

Le fait que l’effet de l’activité économique de la femme sur la demande d’enfants s’est annulé après contrôle de celui de son niveau d’instruction signifie que la première variable influence indirectement cette variable dépendante via la seconde. En d’autres termes, la différence observée entre les femmes agricultrices et les femmes cadres et employées s’explique par la différence des niveaux d’instruction entre les deux groupes. Par ailleurs, étant donné que les effets de l’autonomie économique de la femme et de la prise conjointe des décisions sur la répartition des revenus se sont avérés non significatifs, l’amélioration du niveau d’instruction des femmes dans les milieux étudiés est une condition suffisante de l’intensification dans ces milieux  de la demande d’un nombre faible d’enfants.

Les résultats obtenus confortent donc l’hypothèse selon laquelle le premier mécanisme d’action du niveau d’instruction des femmes sur leur fécondité est qu’il contribue au changement de leurs perceptions et aspirations dans ce domaine. Son action est non seulement directe mais aussi indirecte car le contrôle de l’effet de la discussion au sein du couple sur la planification familiale a annulé la différence qui a été observée entre les femmes de niveau secondaire second degré et celles de niveau secondaire premier degré. L’action de l’instruction des femmes sur la demande d’enfants passe donc dans les milieux étudiés aussi par les rapports de communication au sein des couples qu’elle améliore. Comme la discussion au sein des couples a fait partie des déterminants de la demande d’enfants dans ces milieux, l’amélioration de ces rapports pourrait y accélérer le processus d’intensification de la demande d’un nombre faible d’enfants.

L’influence positive de l’appartenance de la femme à une association sur la demande d’un nombre faible d’enfants s’explique par le fait qu’elle favorise sa mobilité et son contact avec d’autres femmes et, partant, ses connaissances sur les problèmes de santé associés à la fécondité. L’on devrait pour cela passer dans les milieux étudiés par les associations pour mieux sensibiliser les femmes sur ces problèmes et les rôles que jouent dans ce domaine les rapports de communication qu’elles entretiennent avec leurs conjoints. Un des moyens d’y arriver serait d’identifier dans ces milieux les femmes leaders ayant une bonne connaissance de ces problèmes et les utiliser pour sensibiliser d’autres femmes dans les associations.

L’hypothèse selon laquelle le statut de la femme est une variable intermédiaire des variables socioculturelles comme le milieu de résidence et la religion s’est avérée fausse dans le cas de la demande d’enfants. En effet, aucun indicateur  du statut de la femme a annulé ou réduit significativement l’effet du milieu de résidence sur la demande d’enfants. De même,  aucun indicateur du statut de la femme a eu un effet quelconque sur la relation  entre la religion et la variable étudiée. 

Dans l’ensemble des indicateurs du statut de la femme, c’est uniquement la discussion au sein des couples sur la planification familiale qui a positivement influencé l’utilisation des méthodes contraceptives modernes. L’effet du niveau d’instruction de la femme s’est annulé lorsqu’elle a été contrôlée. L’effet de son activité économique s’est annulé lorsque son niveau d’instruction a été contrôlé. Ces résultats témoignent une fois de plus de l’intérêt d’améliorer les rapports de communication au sein des couples dans les milieux étudiés. Comme les indicateurs du statut de la femme ayant positivement influencé la demande d’un nombre faible d’enfants n’ont pas fait partie des déterminants de l’utilisation des méthodes contraceptives modernes dans les milieux étudiés, les services d’offre de la contraception moderne y devraient être améliorés, en quantité et qualité. Il nous semble donc que dans ces milieux les femmes de niveau élevé d’instruction et celles qui appartiennent aux associations désirent avoir moins d’enfants mais elles y sont confrontées aux difficultés d’accéder aux méthodes contraceptives modernes.

L’hypothèse selon laquelle le statut de la femme est une variable intermédiaire des variables socioculturelles dans le cas de l’étude des comportements contraceptifs s’est avérée vraie. En effet, une fois contrôlé le niveau d’instruction de la femme, la différence positive observée entre les femmes citadines et les femmes rurales s’est annulée ainsi que celle observée entre les femmes chrétiennes et les musulmanes.

Dans les milieux étudiés, la discussion au sein du couple sur la planification familiale a significativement influencé la fécondité mais l’influence de cette variable s’est avérée, contrairement a nos attentes, positive. Ce résultat témoigne encore plus de l’existence d’un problème d’accessibilité aux méthodes contraceptives modernes dans ces milieux. Ce résultat peut toutefois aussi traduire l’existence d’une relation bidirectionnelle entre la discussion au sein des couples et la fécondité. Il  serait en effet possible qu’une forte fécondité motive la femme et son conjoint à discuter des problèmes familiaux dont entre autres la répartition des revenus et le nombre d’enfants supplémentaires. Ce qui témoigne de la nécessité de disposer des données longitudinales pour mieux évaluer l’effet du statut de la femme sur la fécondité dans les milieux étudiés.

Le fait que la fécondité s’est avérée plus faible chez les femmes cadres et employées que chez les agricultrices conforte l’hypothèse de l’utilité économique des enfants. Les premières, au contraire des secondes, ne comptent pas sur de nombreux enfants pour effectuer leurs activités. En plus de l’exercice par les femmes des activités modernes, leur indépendance économique a aussi négativement influencé la fécondité dans les milieux étudiés. Par conséquent, l’on devrait, pour baisser la fécondité dans ces milieux, non seulement y éliminer les obstacles à leur exercice des activités dans le secteur moderne de l’économie, mais aussi les y aider à améliorer le rendement de leurs activités agricoles par le recours aux méthodes « modernes » et y promouvoir pour elles les activités génératrices des revenus. Ces actions leur permettront notamment de disposer de leurs propres revenus et de ne plus trop compter sur leurs conjoints et un nombre élevé d’enfants. Comme dans les milieux étudiés les hommes prennent la plupart des décisions sur la répartition des revenus dans ménages, ces actions y seraient accompagnées par  d’autres visant l’amélioration du pouvoir des décisions de femmes.  Celle-ci entraînera que les revenus de leurs activités soient aussi utilisés pour surmonter les difficultés auxquelles elles sont confrontées dans le domaine de planification familiale.

Etant donné que dans les milieux étudiés, l’exercice par les femmes des activités modernes et leur autonomie économique n’y ont pas positivement influencé l’utilisation des méthodes contraceptives modernes, ils y déterminent la fécondité via d’autres variables intermédiaires. Nous pensons particulièrement à l’âge au premier mariage (compte tenu de leur forte association avec le niveau élevé d’instruction) et au recours aux méthodes de régulation de la fécondité autres que la contraception. Ceci témoigne de l’intérêt d’entreprendre dans les milieux étudiés des études spécifiques sur le statut de la femme et la fécondité.   

Le fait que la différence négative observée entre femmes protestantes et les autres s’est annulée une fois contrôlé le niveau d’instruction de la femme confirme l’hypothèse selon laquelle celui-ci est une variable intermédiaire de la religion dans le cas de l’étude de la fécondité effective. Comme cette différence est redevenue significative une fois contrôlé l’autonomie économique de la femme, celle-ci est plutôt une variable inhibitrice de la religion. La non prise en compte de  celle-là dans les modèles multivariées a en effet caché l’effet significatif de celle-ci sur la fécondité.

L’âge, le groupe ethnique et la situation matrimoniale sont les variables de contrôle qui ont influencé l’une ou l’autre variable dépendante étudiée.

La relation négative observée entre la première variable de contrôle et la demande d’un nombre faible d’enfants conforte l’hypothèse selon laquelle la transition de la fécondité désirée est effective dans les jeunes générations des femmes dans les milieux étudiés. L’offre de planification familiale devrait donc être améliorée dans ces milieux pour qu’elles atteignent l’objectif qu’elles se sont fixées dans le domaine de la fécondité.

Comme le risque d’utiliser les méthodes contraceptives modernes était plus faible chez les Bëti  que les Bamiléké, il faudrait renforcer les actions de sensibilisation sur la planification familiale en milieu Bêti. La prévalence des IST/VIH étant plus élevée dans ce milieu qu’en milieu Bamiléké (Rwenge, 2002), l’on devrait particulièrement sensibiliser les Bëti sur l’utilisation des condoms d’autant plus qu’ils permettent aussi d’éviter ces maladies.

La faible fécondité observée dans les unions libres s’explique par le fait que dans ce type d’union les femmes se sentent moins contraintes d’avoir beaucoup d’enfants que dans les autres. L’on sait en effet qu’en Afrique la famille exerce une pression forte sur les individus dans le domaine de la fécondité (Donadjé, 1992). Mais comme c’est l’homme qui est interpellé par sa famille pour réaliser ses objectifs de fécondité, après avoir subi la pression de sa famille, il l’exerce sur sa femme. Mais, dans les unions libres, les femmes se sentiraient moins obligées que dans les autres de ne pas y résister. L’état matrimonial serait donc un indicateur du statut de la femme dans les milieux étudiés.

Références bibliographiques

  • Ainsworth M., 1994. Les déterminants socio-économiques de la fécondité en Afrique sub-saharienne. Sommaire des résultats d’un projet de recherche de la Banque Mondiale, 29p.
  • Assogba L., 1990. Statut de la femme, structures familiales, fécondité : transitions dans le Golfe du Bénin. Les Dossiers du CEPED n°14, Paris, novembre 1990, 28p.
  • AYOUB, S. 2004. «Effects of Women’s Schooling on contraceptive use and fertility». In African Population Studies, vol. 19, n°2, pp. 139-157.
  • BLANK A. K. , WOLF B. , GAGE A. J. , EZEH A. C., NEEMA S., SSEKAMATTE-SSEBULIBA J., 1996. Negociating reproductive outcomes in Uganda. Claverton, Maryland, Macro International, DHS, 1996 Dec. XXIII, 215p.
  • BOSERUP E., 1985. « Economic and demographic interrelations in sub-Saharan Africa ». In Population and Development Review, Vol.11, n°3, September 1985, pp. 383-397.
  • BRADLEY C., 1995. « Women’s empowerment and fertility decline in western Kenya ». In GREENHALGH S. (eds.): Situating fertility : anthropology and demographic inquiry,  New York, Cambridge University Press, 1995 : 157-178.
  • CALDWELL J., 1979. « La scolarisation à grande échelle en tant que facteur principal déterminant le début d’un recul durable de la fécondité ». In Dynamique de population, Fécondité et Mortalité en Afrique, Monrovia, 57p.
  •  
  • CALDWELL J. et CALDWELL  P., 1987. « The Cultural Context of High Fertility in sub-Saharan Africa ». In Population and Development Review 13(3) :409-437.
  • CLELAND J. et WILSON C., 1987. «Demand theories of fertility transition : An iconoclastic view». In Population Studies, 41(1), 5-30.
  • COCHRANE S., 1979. Fertility and Education: What Do We Really Know? Baltimore: Johns Hopkins University Press.
  • COCHRANE S. et GUILKEY D. K., 1991. « Fertility Intentions and Access to Services as Constraints on Contraceptive Use in Colombia ». In DHS World Conference Proceedings, vol. II,  pp.1305-1328.
  • CONCEPCION M., 1974. « Participation des femmes à l’activité économique et fécondité ». In Revue Internationale du Travail, vol. 109, numéros 5-6, pp. 549-563.
  • EZEH A. C., 1993. « Autonomy versus dependence: understanding women’s status in Sub-Saharan Africa ». Presented at the IUSSP Seminar on Women and Demographic Change in Sub-Saharan Africa, Dakar, Senegal, March 3-6, 1993, 26p.
  • GAGE A. J., 1994. Women’s socioeconomic position, contraceptive use and fertility preference in Togo. [Unpublished] 1994. Presented at the Annual Meeting of the Population Association of America, Miami, Florida, May 5-7, 1994. [2], 41p.
  • Kasongo D. Y., 1993. « Spouse’s Socio-demographic Characteristics and Contraceptive Use in Kinshasa, Zaire. In African Population Studies, n°8, April 1993, pp. 58-72.
  • KOUAME  A. et RWENGE M., 1996. Structure de production et comportements procréateurs en Côte d’Ivoire. Dossiers du CEPED n°36, Paris, Mars 1996, 31p.
  • KRITZ M.M. et ADEBUSOYE M. P., 1995. « Spousal agreement, women’s status and family planning in Nigeria». Working Paper N°95-07, 22p.
  • KRITZ M. M., ADEBUSOYE M. P. et GURAK D.T., 1997. «Wife’s empowerment and fertility in Nigeria: the role of context».  New York, Corneil University, Department of Rural Sociology, Population and Development Program 1997 Nov. 13, [5p]. Working Paper Series n°97-05.
  • JEJEEBHOY S. 1991. « Women’s status and fertility : Successive crossectional evidence from Tamil Nadu India, 1970-80». In Studies in Family Planning, 22 (4), 217-230.
  • JEJEEBHOY S. 1995. Women’s Education, Autonomy and Reproductive Behaviour : Experience from Developing Countries. Oxford: Clarendon Press.
  • LOCOH Th., 1985. « Transition de la fécondité et changements sociaux dans le Tiers Monde ». In  ORSTOM : les changements ou la transition démographiques dans le monde contemporain en développement, Paris, pp. 205-233.
  • LOCOH Th., 1988. « La planification familiale en Afrique de l’Ouest à la croisée des chemins : difficultés et perspectives ». In Colloque sur « Information, Education, Communications et Planification en Afrique », UEPA, 1988, pp.148-181.
  • MASON K. O., 1984. The status of women: A review of its relationships to fertility and mortality.Population Studies Center, University of Michigan, 86 p.
  • MASON K.O., 1988. «The impact of women’s position on demographic change during the course of development: what do we know?». Paper prepared for IUSSP Conference on the Position of women and demographic change in the course of development, ASKER, OSLO, Norway, 15-18 June 1988, pp.1-3.
  • MBOUP G., 2000. « Transition de la fécondité et Pratique Contraceptive en Afrique Anglophone ». In VIMARD P. et ZANOU B. : Politiques démographiques et  transition de la fécondité en Afrique, L’Harmattan, Collection Populations,  2000, pp.113-170.
  • NGOJU W., 1991. « Trends and Determinants of Contraceptive Use in Kenya ». In Demography,  28(1), pp.  83-99.
  • OPPONG C., 1980. «  A synopsis of seven roles and status of women : an outline of a conceptual and methodological approach ». Working Paper, n° 94, BIT, Geneva.
  • PICHE V., 1990. « Sociologie et population: approches théoriques». Document de travail n°21, Août 1990, 26p.
  • RUTENBERG N., AYAD M., OCHOA L.H. et WILKINSON M., 1991. « Knowledge and Use of Contraception ». DHS Comparative Studies, n°6, Macro International Inc., Maryland.
  • RWENGE M., 1999. Changement social, structures familiales et fécondité en Afrique subsaharienne : le cas du Cameroun. Cahiers de l’IFORD n°26, IFORD, Yaoundé, octobre 1999, 247 p.
  • RWENGE M., 2000. « Planification familiale et Fécondité en Afrique Subsaharienne Francophone ». In  VIMARD P. et ZANOU B. (eds.) : Politiques démographiques et  transition de la fécondité en Afrique, L’Harmattan, Collection Populations,  2000, pp.171-188
  • RWENGE M., 2002. Culture, Genre, Comportements Sexuels et MST/sida au Cameroun, Provinces de l’Ouest et du Centre, (avec la collaboration de KAMDEM H.). Cahiers de l’IFORD n°28, IFORD, Imprimerie Saint-Paul, décembre 2002, 269p.
  • RWENGE M., 2003. Gender relations, Women’s status and Family Planning in Cameroon.  Substantive report of the Project RF 98036 # 871, IFORD, Yaounde, May  2003, 45p.
  • SADIK N., 1980. «Use of Family Planning Services ». WFS World  Conference Proceedings, London, vol.2, pp. 559-595.
  • SAFILIOS-ROTHSCHILD C., 1985. The status of women and fertility in the Third World in the 1970-1980 decade. Centre for Policy Studies, working papers n° 118, the Population Council, New York, 49 p.
  • SCHULTZ T. P., 1974. Fertility determinants : a theory, evidence and application to policy evaluation. Santa Monica, California, The Rand Corporation, January 1974.
  • SEMBAJWE I., 2000. « Planification Familiale et Facteurs de la Pratique Contraceptive au Kenya et en Ouganda ». In  VIMARD P. et ZANOU B. (eds.) : Politiques démographiques et  transition de la fécondité en Afrique, L’Harmattan, Collection  Populations,  2000, pp.73-89.
  • SHAH I., 1991. « Comparative Analysis of Contraceptive Method Choice ». DHS World Conference Proceedings, vol. 1, pp. 617-640.
  • SHAPIRO D. et TAMBASHE B. O., 1994. « Women’s employment, education, contraception and abortion in Kinshasa ». University Park, Pennsylvania, Pennsylvania State University, Population Research Institute, 1994 Jan.[3], 45p. Working Paper n° 1994-05.
  • WEINBERGER S. C., 1987. « The Relationship Between Women’s Education and Fertility : Selected Findings from the WFS ». International Family Planning Perspectives, 13(2), pp.35-46.
  • TFAILY R., 2004. « Do women with higher autonomy have lower fertility? Evidence from Malaysia, the Philippines and Thailand». In Genus, LX (No. 2) 2004: pp. 7-32.
  • UNITED NATIONS 1987. Fertility Behaviour in the Context of  Development: Evidence from the WFS. New York: United Nations.

 © Copyright 2007 - Union for African Population Studies

Home Faq Resources Email Bioline
© Bioline International, 1989 - 2024, Site last up-dated on 01-Sep-2022.
Site created and maintained by the Reference Center on Environmental Information, CRIA, Brazil
System hosted by the Google Cloud Platform, GCP, Brazil