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African Journal of Food, Agriculture, Nutrition and Development
Rural Outreach Program
ISSN: 1684-5358 EISSN: 1684-5374
Vol. 3, Num. 1, 2003

Rural Outreach Program (now African Journal of Food, Agriculture, Nutrition and Development), Vol. 3, No. 1, 2003

AMELIORATION DE LA SITUATION NUTRITIONNELLE EN AFRIQUE: MA CONTRIBUTION

Dia Evariste Sanou

Dia Evariste Sanou Post-graduate student, Food Technology and Human Nutrition, University of Ouagadougou and Assistant, Laboratoire National de Santé Publique, Burkina Faso 09 BP 24 Ouagadougou. Email: dia.sanou@univ-ouaga.bf

Code Number: nd03010

La malnutrition constitue un problème majeur dans les pays en développement. Elle intervient dans plus de la moitié des décès d'enfants dans le monde. Ses ravages s'étendent aux millions de survivants qui resteront infirmes, chroniquement vulnérables aux maladies et intellectuellement diminués [1].

Malgré l'existence des preuves irréfutables sur la crise de la malnutrition, la question a tardivement suscité des inquiétudes et des réactions dans l'opinion publique. Ce n'est que dans les années 80 que l'on commença à s'intéresser à la nutrition comme un facteur essentiel du processus de développement. Les gouvernements, avec l'appui d'organisations telles que l'ACC/SCN, l'ICCIDD, l'UNICEF, l'OMS, HKI, l'IBFAN et l'Initiative pour les Micronutriments, entre autres, ont entrepris de mettre sur pied des programmes concrets pour lutter contre la malnutrition. Ces programmes comprennent entre autres la protection, promotion et soutien de bonnes pratiques d'alimentation du jeune enfant (allaitement maternel et alimentation de complément), l'administration de suppléments nutritifs, l'enrichissement des aliments en micronutriments et les interventions en matière agricole.

Dans l'ensemble, les résultats de ces programmes ont été en deçà des attentes et la situation nutritionnelle n'a presque pas évolué dans beaucoup de pays africains depuis plus d'une décennie. Même lorsque les aliments sont disponibles et distribués de façon adéquate, la malnutrition existe parfois même sous sa forme sévère. La situation est aggravée ces dernières années par la pandémie du VIH/SIDA avec laquelle, la malnutrition forme un tandem redoutable : l'une favorisant les effets de l'autre.

Il y a donc lieu de réexaminer les stratégies de lutte et c'est le défi lancé aux futurs nutritionnistes. Les pionniers ont posé les bases en identifiant les problèmes, en élaborant les programmes et stratégies d'intervention et en assurant la formation des cadres locaux. La nouvelle génération doit s'appuyer sur ces acquis et donner à la nutrition la place qui lui revient : une approche préventive de nombreux décès et une composante essentielle de réduction de la pauvreté.

Ma petite expérience sur le terrain m'a persuadé qu'il est impératif de poursuivre les recherches afin de déterminer l'efficacité des programmes, identifier les faiblesses des stratégies d'intervention, les améliorer et au besoin de proposer d'autres stratégies, y compris les initiatives privées.

Dans le cadre de la préparation d'un mémoire de Maîtrise en Technologie Alimentaire et Nutrition Humaine, j'ai travaillé au Centre National de Nutrition de mon pays dans un programme de lutte contre les Troubles Dus à la Carence en Iode (TDCI). Grâce au soutien financier de l'UNICEF, nous avons conçu et réalisé une étude sur la disponibilité du sel iodé à Ouagadougou ainsi que les facteurs pouvant affecter sa qualité [2, 3]. Une année plus tard, c'est au Centre de Recherche en Sciences Biologiques, Alimentaires et Nutritionnelles (CRSBAN) de l'Université de Ouagadougou que le Fond Mondial de Recherche sur le Cancer me donnait l'opportunité à travers le projet "Validation of Biomarker of Dietary Exposure to Fumonisins" d'analyser un facteur causal important de l'insécurité alimentaire dans les pays en développement : le problème des mycotoxines. En effet, dans le cadre de mes travaux de DEA (MSc.), nous avons montré que la contamination fongique qui résulte des mauvaises pratiques culturales et de stockage au Burkina provoquait non seulement une réduction de la valeur alimentaire des stocks de maïs, mais surtout pouvait constituer un danger pour le consommateur du fait de la production des aflatoxines et des fumonisines [4].

A l'issu de mon DEA et lorsque le gouvernement du Burkina Faso a créé un Laboratoire National de Santé Publique, j'ai été sollicité pour appuyer l'équipe de pilotage à mettre en service, la Direction du Contrôle des Aliments et de la Nutrition Appliquée (DCANA). Aujourd'hui, grâce à la contribution de nombreux partenaires, nous avons pu mettre sur pied une structure de référence en matière d'analyse avec des équipements de pointe (6 CPG, 4 HPLC, 2 spectrophotomètres d'absorption atomique, 2 spectrophotomètres UV visible tous à pilotage assisté par PC, 2 postes de sécurité microbiologiques, etc).

Le LNSP ambitionne de contribuer à la sécurité sanitaire et nutritionnelle des populations. C'est dans cette nouvelle structure que je mène désormais mon combat contre la malnutrition. Je travaille sur les facteurs pouvant réduire l'efficacité du programme d'iodation du sel dans le cas spécifique de mon pays puisque au cours de ma première étude sur la disponibilité du sel iodé, nous avons mis en évidence une perte d'iode entre l'importation et le ménage pouvant atteindre 25 à 40% en moins d'un mois. Ce qui pourrait entraver la réussite du programme. Dans les travaux actuels, nous envisageons étendre l'étude aux zones rurales où les délais d'approvisionnement sont plus longs et les conditions de conservation plus précaires. Les recherches incluront d'une part, les facteurs alimentaires pouvant interférer avec le métabolisme de l'iode, et d'autre part les obstacles socioculturels et socioéconomiques ainsi que l'impact du programme sur l'état de nutrition iodée (y compris les risques d'hyperthyroïdie induite par l'iode) des populations des zones à prévalence élevée.

Ma participation à la première conférence Pan Africaine sur les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Avancement de la Nutrition (ITANA 2002) à Nairobi au KENYA a été très enrichissante pour moi [5]. Elle m'a permis d'une part de voir les espoirs que représentent les NTIC pour l'amélioration de la situation nutritionnelle en Afrique et d'autre part de rencontrer des spécialistes dans le domaine de la nutrition et surtout de partager l'expérience des autres pays.

Je suis convaincu qu'améliorer la situation nutritionnelle est essentiel au même titre que protéger les populations des maladies et garantir l'accès aux soins satisfaisants. C'est pourquoi, j'invite les jeunes à étudier la nutrition, afin d'aider les gouvernements et les organismes dans leur combat contre cette urgence silencieuse que représente la malnutrition.

REFERENCES

  1. UNICEF. La Situation des Enfants dans le Monde: Regard sur la Nutrition, 1998.
  2. Sanou DE Etude des Facteurs de Déperdition de l'Iode du Sel Iodé à Divers Niveaux de sa Distribution et au Niveau Ménage: Cas de Ouagadougou. Mémoire de Maîtrise, Université de Ouagadougou, 1998.
  3. Sanou D, Ouédraogo MA and AS Traoré Stability of Iodine in Salt along the Distribution Chain in BURKINA FASO. Macro and Trace Elements, 2002; 21: 1006-1011
  4. Sanou D Etude de la Prévalence des Mycotoxines dans les Produits Agricoles du Burkina Faso : Cas de la Co-contamination du Maïs (Zea mays L.) par les Aflatoxines et les Fumonisines dans l'Ouest Burkina. Mémoire de DEA, Université de Ouagadougou, 2000.
  5. Sanou D, Ouédraogo MA and AS Traoré Facteurs Influençant la Stabilité de l'Iode au cours de la Distribution au Burkina Faso. 1st Pan-African Conference "IT and Nutrition: The Way Forward for Africa" 21-25st July 2002, Nairobi, Kenya.

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