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African Journal of Reproductive Health
Women's Health and Action Research Centre
ISSN: 1118-4841
Vol. 7, Num. 1, 2003, pp. 9-11

African Journal of Reproductive Health, Vol. 7, No. 1, April, 2003 pp. 9-11

Editorial

Les Nouvelles Technologies Reproductives et le Traitement de la Stérilité en Afrique

Friday Okonofua*

*Professeur de l'obstetrics et gynécologie et Doyan du College of Medicine, University of Benin, Benin City, Nigéria
Tel: 234 52 602963, 600151, 600437, 602334 E-mail: feokonofua@yahoo.co.uk, wharc@hyperia.com

Code Number: rh03002

Les données dont on dispose montrent que les pays d'Afrique sub‑saharienne ont les taux de stérilité les plus élevés du monde. Les taux de stérilité chez les couples mariés dans les pays africains se situent entre 15% et 30%, comparés à 5% à 10% dans les pays développés. Il y a actuellement une évidence probante qui montre que beaucoup de cas de stérilité en Afrique sont attribuables aux infections qui ont des effets néfastes sur les voies reproductives chez les hommes comme chez les femmes. Au Gabon, par exemple, plus de 30% des couples deviennent stériles à la fin de leur vie reproductive à cause de l'occlusion tubaire de longue date chez les femmes et à cause de l'occlusion du canal déférent et l'azoospermie qui produit l'épididymie chez les hommes.

A part l'ampleur même du problème, il est aussi bien connu actuellement que la stérilité a des conséquences négatives pour la santé reproductive de la femme dans les pays africains. A cause de la grande importance attachée à la procréation dans plusieurs pays africains, la stérilité pose de gros problèmes sociaux pour les couples. Cependant, femmes sont plus gravement touchées que les hommes, même quand la stérilité est due à un facteur masculin; ce qui mène souvent au divorce, à l'ostracisme social et parfois à l'abus physique de la femme1. En conséquence, il existe actuellement une opinion scientifique de plus en plus répandue, qui propose que de s'occuper de la stérilité peut constituer une façon de responsabiliser la femme en Afrique et d'améliorer sa santé reproductive2. Le traitement de la stérilité doit faire partie d'une approche plus compréhensive à la prestation des services de la santé reproductive comme l'a prévu le plan d'action de la CIDP et peut améliorer la compréhension des contraceptifs nécessaries pour l'amélioration d'autres indicateurs de la santé reproductive en Afrique.

Malgré la haute prévalence de la stérilité en Afrique, il y a très peu de ressources pour le traitement des couples stériles. Les méthodes conventionnelles du traitement de la stérlité sont mal‑développées dans plusieurs pays d'Afrique, l'efficacité du traitement ne dépassant pas 10% des couples stériles quand on applique ces méthodes dans plusieurs régions d'Afrique. Parmi les raisons qui expliquent la mauvaise efficacité des méthodes conventionnelles est le fait que plusieurs cas de stérilité auraient dépassé la portée de ces méthodes avant de rechercher les traitements orthodoxes. Sur les 870 couples traités dans la clinique de la santé reproductive à la Women's Health and Action Research Centre, au Nigéria, en l'an 2002 plus de la moitié souffraient d'une grave stérilité (occulusion tubaire bilatérale, oligospermie sévère, déficit ovarien précose) pour qui les méthodes conventionnelles du traitement de la stérilité auraient très peu d'efficacité Ainsi, il n'y a pas de doute que les nouvelles technologies reproductives (telles que la fécondation in vitro et le transfert de l'embryon, l'injection intra‑cytoplasmique de semence, le transfert du gamète intra‑utérine etc) soient nécessaries pour traiter la stérilité pour certains couples dans les pays africains.

C'est à cet égard que les rapports d'Ajayi et ses collaborateurs3 sur la réussite de l'emploi de l'injection intra‑cytoplasmique de semence pour le traitement de la stérilité sévère au Nigéria et celui d'Akinrinola et ses collaborateurs4 sur les cryobanques de semence sont d'intérêt particulier. Ces rapports démontrent que les hautes technologies reproductives pour le traitement de la stérilité sont possibles dans les pays africains. Cependant, reste à savoir si les taux du traitement réussi seront similaires à ceux des pays développés et si les efforts seront soutenus pour longtemps.

Ce qui est plus inquiétant est la manière dont laquelle ces rapports des traitements réussis de la stérilité à l'aide de ces nouvelles technologies reproductives seront interprétés dans plusieurs pays africains. Certains pays seront tentés d'élaborer des politiques qui sont concentrées sur l'emploi de ces méthodes pour le traitement de la stérilité. Nous avons averti, il y a quelques années de cela, qu'une telle approche sera mal‑appropriée parce que les nouvelles technologies reproductives ne seraient pas coût‑efficaces dans la résolution de la stérilité en Afrique et pourraient même réduire les fonds disponibles dont on a besoin pour aborder d'autres problèmes de santé qui prennent de l'ampleur.5 A notre sens, la situation en Afrique n'a pas changé pour justifier une révision de cette recommendation. Par contre, l'état de la santé reproductive dans beaucoup de pays africains s'est dégradé au cours des années avec l'épidemie du VIH/SIDA qui s'ggrave et les taux des avortements dangereux et la mortalité maternelle dans le continent. Il faut que tous les efforts soient concentrés sur la résolution de ces problèmes plutôt que d'essayer d'établir des méthodes coûteuses du traitement de la stérilité. Malgré ceci, nous pouvons apprendre beaucoup de leçons à partir du rapport du traitement réussi à l'aide des nouvelles technologies à Lagos. D'abord, les résultats ont été obtenus dans un hôpital privé qui dépend de la récupération totale des dépenses pour leurs opérations. En conséquence, les traitements ne sont pas subventionnés et les coûts ne pouvaient que ressembler à ceux des pays occidentaux. Il ne serait pas possible, si le traitement était donné dans un hôpital public, de récupérer au total le coût de dépenses, car, selon la manière dont l'hôpital public est actuellement conçus dans plusieurs pays africains, elle comprend des subventions importantes de la part du gouvernement. Cependant, sans les subventions de la part du gouvernement, le programme ne sera probablement pas soutenu dans le secteur public.

Une deuxième leçon est que la clinique privée d'où les résultats ont été obtenus est là exclusivement pour le traitement à l'aide des nouvelles technologies reproductives à temps plein et en collaboration avec des partenaires étrangers d'origine brittanique. Ces genres de consécration et de collaboration internationale ont peu de chance d'être viables pours les établissements de santé; et pourtant sans eux, le programme aurait une chance limitée de réussite. De plus, les services de maternité dans les établissements de santé publics en Afrique sont tellement surchargés de travail qu'il sera impensable d'y ajouter la procédure de haute technologie, comme les technologies reproductives subventionnées, qui dépendent d'un haut niveau d'efficacité.

Ainsi, la leçon la plus importante à apprendre du rapport de Lagos est qu'il vaut mieux laisser les nouvelles technologies reproductives pour le traitement de la stérilité en Afrique au domaine du secteur privé au lieu de l'incorporer dans la politique de santé du secteur public. Aucun doute, la stérilité est un problème de santé publique puisqu'elle est souvent causée par les infections sexuellement transmissibles, les grossesses non‑désirées et les avortements dangereux. Cepedant, la meilleure politique de santé publique est celle qui cherche à prévenir les problèmes qui mènent à la stérilité plutôt qu'une politique basée sur le traitement des cas individuels à l'aide des procédures des nouvelles technologies reproductives. De plus, de telles politiques devront chercher des moyens pour améliorer les traitements conventionnels de la stérilité tout en renforçant les systèmes de soutien et en promouvant le recours à l'adoption et au placement familial comme des méthodes alternatives pour résoudre la stérilité. Il faut laisser les nouvelles technologies reproductives à un secteur privé bien motivé qui aura comme partenaires des établissements internationaux expérimentés afin de créer de meilleurs résultats pour les couples qui peuvent se payer le traitement. L'exemple du Nigéria est révélateur et aidera les autres pays africains dans leurs tentatives de résoudre le problème de la stérilité qui existe à côté de gros problèmes de santé reproductive. 

REFERENCES

  1. Okonofua FE, Harris D, Zerai A, Odebiyi A et Snow RC. Le sens social de la stérilité au sud‑ouest du Nigéria. Health Trans Rev 1997; 7: 205–220.
  2. Okonofua FE. “Et nous?” l'entrée de la stérilité dans le service de santé reproductive. Quality/Calidad/Qualite 2002; 13: 1–2.
  3. Ajayi RA, Parsons JH et Bolton VN. Des naissance vivantes suite à l'injection intra‑cytoplasmique du sperme dans le traitement de l'oligospermie et de l'azoospermie au Nigéria. Afr J Reprod Health 2003; 7(1):
  4. Akinrinola OA, Melie NA et Ajayi RA. Mauvais taux d'acceptation des donneurs de la semence à une cryobanque privée au Nigéria. Afr J Reprod Health 2003; 7(1):
  5. Okonofua FE. Argument contre l'élaboration de la technologie reproductive dans les pays en voie de développement. Br J Obstet Gynaecol 1996; 103: 957–962.

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