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African Journal of Reproductive Health
Women's Health and Action Research Centre
ISSN: 1118-4841
Vol. 8, Num. 1, 2004, pp. 9-10
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African Journal of Reproductive Health, Vol. 8, No. 1, April, 2004 pp.
9-10
Editorial
Rupture du silence par rapport à la prevention de l´avortement à risquen
Afrique
Friday Okonofua1
1Professeur d'Obstétriques et Gynécologie et Doyen
du College of Medical Sciences à l´University of Benin, Benin
City, Nigeria.
Code Number: rh04002
On estime que presque 70.000 femmes meurent chaque année
de complications de l´avortement à risque autour du monde. Plus
de 69.000 de ces décès se produisent dans les pays en voie de
dévéloppement tandis que 23.000 se produisent dans les pays africains
subsahariens à eux seuls, ce qui représente 680 décès
environ par 100.00 procédures d´ avortement12 en Afrique.
A part le nombre de décès en Afrique, beaucoup de femmes souffrent
de complications à long terme y compris la stérilitè,
la douleur pelvienne chronique et les grossesses ectopiques. Les conséquences
de ces pertes et ces douleurs pour les individus, pour les familles et pour
les communautés, sont diverses et sont devenues une fraction périodique
par rapport aux faibles statistiques de santé de reproduction provenant
de beaucoup de pays africains.
En depit des effets et des conséquences graves de l´avortement à risque
en Afrique, il y a eu ce silence prolongé à tous les niveaux à l´egard
de la nécessité de faire quelque chose pour réduire l´importance
du problème. Ayant été depuis longtemps considéré comme
une question sensible, beaucoup de gouverements africains et dirigeants ont
tout simplement refusé d´en parler par crainte de perdre l´appuis
politique ou social de leurs communautés. La situation s´est aggravée
avec la règle de bâillon récemment imposé par les
Etats-Unis car elle a eu l´effet de bâillonner aussi la réponse
de la sociètè civile à l´avortement à risque
en Afrique. Beaucoup de pays africains qui dépendent du soutien des
donateurs des Etats-Unis pour leur projet de santé de reproduction,
craignent les conséquences du retrait d´ un tel
appui s'ils se mêlent dans le terrain de la programmation
sur l´avortement à risque.
Ainsi, cela fait du bien de constater qu`en dépit des
temps difficiles, Ipas a pu convoquer une réunion régionale à Addis
Abéba en mars 2003 pour discuter la prévention de l` avortement à risque
en Afrique subsaharienne. Des décisionnaires, des fournisseurs de service,
des plaidoyeurs de santé de reproduction, des académiciens de
plusieurs régions d`Afrique ont participé à la conférence.
Nous publions, dans ce numéro la Revue africaine de santé de
reproduction les communications tirées des actes de conférence
et qui ont été revisées par des pairs. Les rédacteurs
de la revue n´ont pas eu de difficulté à accepter d´éditer
les communications puisque nous croyons que le silence à propos de l`avortement à risque
dans les pays africains doit être rompu pour permettre le développement
d'ensemble pour résoudre le problème.
La prévention de l`avortement à risque partout
repose sur le trépied des initiatives de la prévention primaire,
secondaire et tertiaire. Malheureusement, plusieurs efforts de ce genre de
prévention ne sont pas bien développés dans beaucoup de
régions de l'Afrique. La prévention primaire (la prévention
des grossesses non-désirées qui mènent à l`avortement)
n`est pas bien développée dans beaucoup de régions du
continent.
L´utilisation de la contraceptive ne cesse de baisser
dans beaucoup de pays africains et il y a toujours les besoins non-satisfaits à l`egard
de la contraception,
surtout chez les populations vulnérables.
Nous sommes persuadé que comme moyen de résoudre
le problème, il faut mettre l`accent sur l`élimination des obstacles
qui limitent l´accès des femmes (et
des hommes) à la contraception efficace qui est
nécessaire pour empêcher la grossesse non-désirée,
Il faut que
la contraception efficace continue à constituer une partie importante
des efforts pour la prévention
de l´avortement à risque puisquelle a les effets multiplicateurs
d´empêcher l´avortement recurrent et de favoriser d'autres index
de santé de reproduction.
La prévention secondaire de l´avortement à risque
(l` interruption sans risque d'une grossesse non-désirée) est
encore peu développée en Afrique. Beaucoup de pays africains
ont des lois restrictives sur l`avortement qui limitent l´accès
des femmes aux pratiques relatives à l´avortement sans risque.
C´est seulement dans quelques pays africains - L´Afrique du Sud et
la Tunisie où l`avortement est disponible sur demande. Dans certains
autres - comme le Ghana et la Zambie - bien que les lois de l`avortement soient
libérales, les femmes ont toujours un accès limité à l`avortement
sans risque à cause de divers obstacles liés aux services socio-culturels
et aux services de santé. En revanche, dans bon nombre de pays africains
l`avortement est légalement restrictif aboutissant à des pratiques
souterraines qui compromettent gravement la sûreté du procédé.
Plusieurs articles dans ce numéro de la revue ont souligné la
nécessité d'augmenter l'accès des femmes aux pratiques
de l`avortement sans risque en Afrique, en se basant sur les documents de politique
internationale et sur des exemples tirés de partout dans le monde. Dans
sa communication, Lithur3 souligne la nécessité de
déstigmatiser l`avortement en éveillant la conscience de la communauté sur
le problème, tandis qu'Ashenafi4 discute le rôle de
la plaidoyerie en faveur de la réforme de loi. De façon générale,
il n'y a aucun doute que l'accés croissant aux pratiques de l`avortement
sans risque est crucial à la réduction de la mortalité maternelle
liée à l'Pavortement à risque en Afrique.
Depuis des années, la prévention tertiaire de
l`avortement - le bon traitement des complications de l`avortement - a constitué le
point principal des efforts envers la réduction de la mortalité liée à l`avortement
en Afrique. En outre, le concept, reconnu sous le nom de soin post-avortement,
comprend le traitement des complications de l`avortement en utilisant la technologie
peu coûteuse telle qu'un aspirateur pneumatique manuel, la consultation
appropriée des
femmes qui ont eu un avortement et leur lien
aux services du contraceptif post-avortement.
Aucun doute, le soin post-avortement a abouti à une
réduction importante de la morbidité et de la mortalité liées à l`avortement
dans plusieurs régions de l`Afrique. Cependant, beaucoup de femmes n`ont
qu`un
accès limité au soin post-avortement et l'intégration de
la méthode dans les services de santé publique
dans plusieurs régions de l`Afrique reste toujours
faible.
En somme, les articles contenus dans ce numéro de la
revue soulignent le fait que l`avortement est un probléme critique et
urgent de santé de reproduction en Afrique. Sans aborder ses corrélats
d'une façon réaliste, it sera difficile de réduire les
niveaux élevés actuels de la morbidité et de la mortalité maternelles
en Afrique. Les femmes sont les seules victimes directes de l`avortement à risque
et, en conséquence, le problème devient celui qui est basé sur
le genre et sur les droits. Une première démarche critique parmi
les efforts destinés à aborder le problème est de rompre
le silence en discutant ouvertement les problèmes dans des milieux scientifiques
ainsi que dans des contextes domestiques et politiques. Il faut fournir l`évidence
et les faits afin de toucher la conscience du peuple qui croit à l`heure
actuelle que rien ne se produit ou que l`affaire peut être banalisée. AJRH est
heureux de participer à cette discussion, e´est pour cela que nous
consacrons ce numéro aux femmes et aux familles qui ont été blessées
par le processus de l`avortement dans le continent entier. Nous saluons Ipas
pour le courage et l'initiative en organisant la conférence et nous
ne saurons trop conseiller aux autres organisations de s´aprêter à s´affilier à l`avant
- garde
References
- Alan Guttmarcher, Institute (AGI). Espoirs et réalités:
combler l`écart entre les aspirations des femmes et leurs experiences
de reproduction. New York: AGI, 1995.
- Bankole et Westoff CF. Attitudes et intentions relatives à la
grossesse, DHS Comparative Studies. Claverton: Macro International,
1995, 17.
- Nana Oye Lithur. Déstigmatisation de l`avortement:
l`extension de la conscience de la communauté. Afr J Reprod Health 2004;
8(1).
- Meaza Ashenafi. Le plaidoyer en faveur de la loi de réforme
sur l`avortement sans risque: sa portée et pertinence, le cas de l'Ethiopie. Afr
J Reprod Health 2004; 8(1).
© Women's Health and Action Research Centre 2004
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