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African Journal of Reproductive Health
Women's Health and Action Research Centre
ISSN: 1118-4841
Vol. 8, Num. 1, 2004, pp. 13-14

African Journal of Reproductive Health, Vol. 8, No. 1, April, 2004 pp. 13-14

Sauver la Vie de la Femme Africaine de l'Avortement à Risquer : Nous Avons Tous un Rôle à Jouer

Eunice E Brookman1

1 Vice-President for Africa, Ipas Africa Alliance, Rhapta Road/Mvuli Road Junction, Westlands, P.O. Box 1192-00200, Nairobi, Kenya, Tel: 254-2-4445900/4443557 (Office); Fax: 254-2-4449177; brookmanae@ipas.or.ke

Code Number: rh04004

Il était indispensable, il y a dix ans, d'organiser une réunion telle que celle qui a eu lieu à Adis Abéba au mois de mars 2003, au cours de laquelle les participants ont ouvertement discuté la conséquence tragique de l'avortement à risque sur la vie et la santé, la santé de reproduction et l'avortement étaient des sujets dont personne ne parlait, même au sein de l'intimité de leurs foyers ou en famille.

Cela demeure la vérité dans beaucoup de nos sociétés bien que l'activité sexuelle non-protégée puisse avoir des conséquences mortelles. Le VIH/SIDA et d'autres infections sexuellement transmissibles ravagent le continent alors que la grosses non-désirée et l'avortement à risque ne cessent de mettre en péril la vie et le bien-être de millions de femmes, des familles et des communautés africaines.

Pourtant, ce qui a changé au cours de la décennie passée est le fait que beaucoup de fonctionnaires (des experts de la santé publique, entre autres) reconnaissent maintenant qu'ils ne peuvent plus rester silencieux devant ces problèmes s'ils comptent remplir leur responsabilité envers les citoyens africains. L'impératif de la santé publique d'arrêter tous les décès évitables et toutes les blessures causées par l'avortement à risque commence en fin à l'emporter sur les tabous qui ont entravé les discussions des problèmes et le progrès là-dessus. La conférence qui avait comme thème « Action pour réduire la mortalité maternelle en Afrique : Une consultation sur l'avortement à risque », qui a eu lieu entre le 2 et le 5 mars 2003 à Adis Abéba, en Ethiopie, était vraiment un événement décisif dans l'histoire des efforts destinés à protéger et à promouvoir la santé et la vie des femmes africaines qui, sans doute, constituent une des plus grandes ressources du continent.

Un aspect unique et surtout valable de la consultation était sa composition variée. Plus de 100 participants sont venus de 15 pays africains. Ces individus représentaient toute une gamme de perspectives et de spécialité qui ne maintiennent pas souvent de contact sur le plan professionnel. Il y avait des médecins, des juristes, des politiciens, des activistes, des journalistes, des animateurs de groupes de jeunes, des chercheurs et autres ; ils ont tous partagé, avec enthousiasme, leurs expériences et pensées et ils ont écouté avec respect les opinions des autres.

Hormis le fait que les discussions à Adis Abéba ont été bien enrichies par la grande diversité de points de vue et d'expériences, elles ont été remarquables de par leur entendue qui avait dépassé de loin la description et la déploration de l'impact terrible que l'avortement à risque a sur l'Afrique. Les participants ont mis consciemment l'attention dans leurs discussions sur le «comment», c'est-à-dire, sur les actions nécessaires pour éviter l'avortement à risque, y compris la façon d'éviter les grossesses non-désirées et l'amélioration de l'accès de la femme à l'avortement sans danger et non pas sur le quoi». Un thème qui a été souligné à plusieurs reprises et qui semblaient être une révélation pour beaucoup de participants était que dans chaque pays africain, il y a des circonstances dans lesquelles il était légal d'avorter, pourtant, un avortement légal sans danger est rarement disponible ou accessible. La correction de cet écart entre la loi et la pratique constitue évidemment un point de départ pour tous ceux qui sont engagés dans l'acte de sauver la vie de la femme et d'assurer ses droits.

La consultation d'Adis Abéba était également significative en ce sens qu'elle a servi de forum pour l'introduction du nouveau document de l'organisation mondiale de la santé, Safe Abortion: Technical and Policy Guidance for Health Systems (L'avortement sans danger: guide technique et de politique générale pour les systèmes de santé). Cet outil valable et sans précédent est destiné à aider les systèmes de santé à réaliser l'engagement fait en 1999 lors d'une session spéciale de l'Assemblée Générale des Nations unies, notant en particulier que dans des circonstances où l'avortement n'est pas contre la loi, les systèmes de santé doivent former et équiper les dispensateurs des services de santé et ils doivent prendre d'autres dispositions qui assurent qu'un tel avortement est accessible et sans danger. Des dispositions supplémentaires doivent être prises pour protéger la santé de la femme. Ce document, si longtemps attendu, représente un progrès remarquable sur le plan global dans la recherche à la solution de ce problème important de santé publique reconnue universellement pour la première fois en 1994 lors de la conférence internationale sur la Population et le Développement au Caire.

Les articles recueillis dans ce volume de African Journal of Reproductive Health reflètent les discussions fruiteuses qui se sont déroulées à Adis Abéba; ils soulèvent des questions très importantes et peut-être plus important encore, ils proposent des stratégies pratiques pour mettre fin à l'avortement à risque. Beaucoup de solutions à ce problème sont déjà bien connues, sont disponibles et abordables. Ce qu'il nous faut en ce moment est la volonté de nous en servir. Les approches prometteuses (et dans certains cas déjà confirmées) démontrées dans ces articles, s'adressent à plusieurs dimensions critiques y compris les lois, les politiques générales et les engagements internationaux pour rendre accessible l'avortement sans danger. Les rôles que doivent jouer les systèmes de santé dans la dispensation du soin de l'avortement et les éléments de l'environnement qui favorisent l'accès par la femme à l'avortement sans danger. Une action efficace pour mettre fin au fléau de l'avortement à risque exige une approche intégrée qui s'adressera à ceux-ci et à d'autres éléments qui touchent les secteurs de la société.

Le communiqué qui a été proclamé par les participants à la consultation d'Adis Abéba (reproduit dans ce numéro de AJRH) précise de nombreuses mesures que doivent prendre les différents acteurs pour qu'il y ait de progrès en ce qui concerne la préservation de la vie des femmes contre l'avortement à risque. Tout le monde a un rôle à jouer. C'est le souhait des organisateurs de cette consultation que ce rapport sur la discussion à Adis encourage un réseau croissant des individus et des organisations concernés à prendre des engagements personnels à faire ce qui est nécessaire à faire. Les femmes, les filles, les familles et les com-munautés africaines comptent sur cela.

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