|
African Journal of Reproductive Health
Women's Health and Action Research Centre
ISSN: 1118-4841
Vol. 8, Num. 1, 2004, pp. 102-104
|
African Journal of Reproductive Health, Vol. 8, No. 1, April, 2004 pp. 102-104
Communique de Conference
Communiqué de "l' Action pour la Réduction
de la Mortalité Maternelle en Afrique: Consultation Régionale
sur l´vortement à risque"
Merril Wolf
wolfin@ipas.org
1-919-960-5612
Code Number: rh04018
Arrière-plan et Préambule
Nous, les 112 participants à "l' Action pour la
Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique: Une consultation
Régionale sur l´avortement à risque" qui a eu lieu
le 5 - 7 mars 2003, à Addis-Abéba, Ethiopie, représentons
une section traversale des ministres africains de la santé, des parlementaires,
des directeurs des services de santé, des chefs de départments
des sections de santé de reproduction, des chefs des établissements
scolaires, des groupes activistes, des groupes nationaux et régionaux
des femmes, des réseaux nationaux eangagés dans la promotion
de la santé de la femme, des organismes non-gouvernementaux, des organismes
religieux, des organismes professionnels tels que des obstériciens/gynécologues,
des sages-femmes, des avocats, des socioloques et des hommes de média.
*Co-sponsors of the consultation were the Amanitare African
Partnership for Sexual and Reproductive Health and Rights of Women and Girls,
the Centre for Gender and Development of the Economic Commission of Africa,
the Commonwealth Regional Health Community Secretariat, the Ipas Africa Alliance
for Women's Reproductive Health and Rights, the Regional Prevention of Maternal
Mortality Network and the UNFPA Country Support Team for East and Central
Africa. Representatives of multilateral and bilateral donor and technical
support agencies also attended. Neither co-sponsorship nor representation
at the consultation implies endorsement by these organisations of the contents
of this communiqué. UNFPA does not support abortion services anywhere
in the world.
Pendant la consultation qui a duré trois jours, nous
avons passé en revue de nombreuses dimensions du défi à la
santé publique par l´avortement à risque y compris le contexte
socio-culturel, légal et politique dans lequel il se produit. Conscients
du fait que l´avortement s'est prodiut et continuera à se produire
dans toutes les cultures, nous avons concentré sur la nécessité de
la rendre sans risque afin de réduire les décés et les
blessures par rapport aux femmes. Nous avons étudié des lois,
les politiques et les engagements internationaux qui influent sur l'accès à l´avortement
sans risque en Afrique; les rôles des systèmes de santé privés
et publics pour satisfaire aux besoins des femmes par rapport à l'avortement
sans risque; et les stratégies pour créer un environnement qui
favorise les droits de la femme à l`avortement sans risque ainsi que
des services apparentés.
En nous fondant sur nos expériences et sur les présentations
et les discussions au cours de la consultation, nous constatons avec inquiétude
que les taux de la mortalité maternelle demeurent inadmissiblement élevés
et que l'avortement à risque compte pour une moyenne de 12% des décès
maternels en Afrique. Sur le plan national, les experts estiment que l'avortement à risque
contribue entre 10% et 50% des décés maternels dans les pays
africains. De 68,000 décès causés par des complications
de l'avortement à risque dans le monde entier,
30,000 (à peu près une moitié) ont lieu en Afrique subsaharienne.
En plus du nombre choquant des femmes africaines qui perdent leur vie chaque
année, l'avortement à risque provoque de graves maladies et des
blessures chez des milliers des femmes et
rend stériles les autres. Ces décès et ces blessures
sont évitables puisque des technologies efficaces et sans risque pour
la contraception, l'interruption de la grossesse et le soin post-avortement sont
disponibles mais très peu employées. Nous savons aussi que les
décès et les blessures causés par l´avortement à risque
affectent les adolescentes, les pauvres et
d´autres groupes de femmes de manière disproportionnée, ce
qui prive l´Afrique d´une ressource humaine de valeur.
Nous reconnaissons que partout dans le monde les lois d'avortement
restrictif et le manque des services d´avortement sans risque sont les
facteurs principaux qui contribuent à la mortalité élevée
de façon disporportionnée des femmes causé par l´avortement à risque.
La plupart des pays africains fonctionnent en vertu des lois archaïques
liées à l`avortement qui ont été imposées
par les anciennes puissances coloniales et qui ont été, depuis
longtemps, changées dans leurs pays d`origine. Dans la plupart des pays
où les lois d`avortement ont été libéralisées,
il n´y a presque aucun décès à cause des avortements à risque.
Nous constatons que la légistation dans la plupart des pays africains
autorise légalement l´avortement dans des circonstances limitées,
telles que le viol, l´inceste ou pour sauver la vie d´une femme,
mais que la majorité des femmes et des fournisseurs du soin de santé restent
mal renseignés sur leurs droits légaux et sur les engagements.
Nous reconnaissons en plus que beaucoup de causes fondamentales des avortements à risque,
y compris le manque d`accès à l`information sur la santé et
des services de santé de reproduction pour empêcher la grossesse
non- désirée et le manque de pouvoir de prise de décision
lié à la sexualité et à la reproduction, sont identiques à celles
qui sous-tendent la pandémie du VIH/SIDA.
Nous constatons aussi que tous les pays africains ont signé le
Programme d´Action de la conférence Internationale sur la Population
et le Développement, la Plateforme pour l´Action de la Quatrième
Conférence Mondiale sur la femme et des accords internationaux dont
la conformité exige qu`on aborde le problème de santé publique
de l´avortement à risque, y compris l´assurance de la disponibilité de
l´avortement sans risque jusqu` à la limite
autorisée par la loi locale.
Nous tenons à affirmer que l`avortement à risque
a des implications économiques importantes y compris d`énormes
coûts à l`égard des systémes de santé africains
qui sont liés au traitement de ses complica-tions. On ne peut pas réaliser
la réduction de la pauvreté et le développement économique
jusqu` à ce que la femme puisse faire son propre choix de reproduction
sans risque. Les politiques des gouverne-ments nordiques et des institutions
financières internationales telles que la réforme du secteur
de santé, la restructuration des dettes et l´adjustement structural,
limitent gravement la dépense sur la santé et sur l'aspect social
par les gouvernements africains et cela mérite d'être revu.
Engagements et Recommendations
Nous, les participants, nous engageons ainsi à:
formuler des stratégies spécifiques pour
renseigner et engager tous les partenaires sociaux pour plaidoyer en faveur
de la réduction de l`incidence et de l'impact de l´avortement à risque;
travailler plus efficacement dans les systèms
législatifs et de santé existants pour assurer que le soin de
santé de reproduction compréhensif de haute qualité est
universellement disponible, tout en consacrant une attention particulière à l`effort
destiné à atteindre et à satisfaire aux besoins des populations
vulnérables.
Nous les participants demandons aux gouverne-ments africains:
d` inclure le financement spécifique et augmenté pour
la santé de reproduction et d'aborder l`avortement à risque dans
les budgets nationaux et dans le système de santé;
d´ intercéder afin qu'une attention particulière
soit accordée à la santé de reproduction et à l´avortement à risque
dans les programmes destinés à accomplir les Objectifs du Développement
du Millénium, surtout à l` égard des objectifs précisés
dans l'Objectif 5 - "Améliorez la Santé Maternelle";
d´ initier la mise à jour des lois existantes
et démodées qui criminalisent l´avortement de
concert avec les engagements spécifiques
sous les accords internationaux.
En outre, nous, les participants, demandons aux agences
donatrices multilatérales et bilatérales, les sièges
et les bureaux régionaux de pays des agencies internationales d'aide
technique et la communauté planétaire à:
réserver encore de ressources à la prévention
de l'avortement à risque et à l´assurance de la disponibilité de
l´avortement légal sans risque jusqu' à la limite autorisée
par la loi
· mettre en place la direction nécessaire en abordant
les questions d` avortements à risque surtout par rapport à la
diffusion et à la réalisation des conseils techniques et des
principes pour l'avortement sans risque en Afrique.
Enfin, nous les participants nous opposons avec véhémence à la
Règle de Baîllon Totale qui a été réinstituée
en janvier 2001 par le Président des Etats-Unis, Georges Bush et qui
entrave évidemment les efforts vers la réduction de l´avortement à risque.
Nous demandons aux gouvernements africains et à la communauté planétaire
d`être responsables
envers leurs citoyens et envers d´autres partenaires
sociaux en s`y opposant.
En conclusion, nous les participants à la Consultation à `L'Action
Pour la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique",
reaffirmons notre engagement à tout faire en notre pouvoir au niveaux
nationaux, régionaux et locaux pour arretêr les décès
et les blessures inutiles des femmes et des filles africaines causés
par l´avortement à risque. Nous faisons ceci non seulement à l`intérêt
des filles, des femmes, des familles et des communautés touchées
par l`avortement à risque aujourd´hui, mais aussi pour l´avenir
de l´Afrique.
Pour des renseignements supplémentaires, s'adresser à:
Merril Wolf
wolfin@ipas.org
1-919-960-5612
© Women's Health and Action Research Centre 2004
|