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African Journal of Reproductive Health
Women's Health and Action Research Centre
ISSN: 1118-4841
Vol. 8, Num. 2, 2004, pp. 10-12
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African Journal of Reproductive Health, Vol. 8, No. 2, Aug, 2004 pp. 10-12
Editorial
Reconsidération de la contraception à l'époque
du VIH/SIDA
Friday Okonofua1
1 Rédacteur et Professeur au Département d'Obsétrique
et Gynécologie, University of Benin, Benin-City, Nigéria.
Code Number: rh04022
Depuis la première attaque de la pandémie du VIH/SIDA, une question
pertinente a été de savoir si la contraception peut influencer
ou
peut être influencée par cette maladie et comment
la prévention du VIH peut être intégrée dans les programmes
de prévention et de soin du VIH. Sur les apparences, il semblerait que
la
promotion des divers contraceptifs compléterait et inciterait les efforts
vers la prévention du VIH/SIDA. Pourtant, il y a assez d'évidence
pour
montrer que cela n'a pas été le cas. Il existe maintenant une accumulation
de preuves qui montrent que parmi tous les contraceptifs connus, seul le condom
masculin au latex et peut-être le
condom féminin peuvent assurer la protection contre le VIH et les ISTs
ainsi que la grossesse non prévue. Par contre, les autres contraceptifs
y compris les pilules contraceptives par voie orale, les contraceptifs injectables,
le dispositif
intra-utérin et les agents spermicides n'ont que peu d'effet à double
protection. Alors que ces derniers
peuvent être très efficaces contre la grossesse non
prévue, beaucoup d'entre eux ne préviennent pas le VIH et les autres
ISTs. Au fait, il y a la preuve que beaucoup d'entre eux pourraient en
réalité augmenter le risque du VIH chez les
individus susceptibles.
Une méta-analyse récente de 28 études
a découvert une association importante entre le VIH-1 et l'emploi du contraceptif
par voie
orale, l'effet le plus fort étant identifié dans les études
menées en
Afrique.1 Deux études
perspectives menées au sein des prostituées au Kenya et
en ThaÏlande ont signalé de hauts risques du VIH-1 chez les femmes
qui utilisent les
contraceptifs injectables de l'acétate médroxyprogestérone à effet
retard.2,3 Une étude effectuée à Mombasa, Kenya,
a signalé aussi que les femmes qui utilisent le contraceptif norplant
implantable couraient
le risque accru d'être infectées du VIH-1
quoique les résultats n'aient pas été significatifs.4 Les
résultats ne sont pas concordants puisque certaines études n'ont
pas trouvé non plus des rapports entre l'utilisation des contraceptifs
par voie orale ou injectables et l'incidence du
VIH-1.5 Pourant, il y a une inquiétude théorique que
les
contraceptifs hormonaux puissent augmenter l'élimination du VIH et augmenter
la transmission du virus aux partenaires non-voulus. Ainsi, la recommendation
générale pour le moment est que les
programmes soient plus prudents à l'égard de l'utilisation des
contraceptifs hormonaux chez les femmes séropositives ou celles qui courent
le risque
d'être infectées.
De la même manière, quoqu'il ait eu l'enthousiasme à l'égard
de l'utilisation du nonoxynol-9 (N-9) comme moyen d'empêcher l'infection
du VIH et des ISTs, il semblerait que le N-9 n'empêche de façon
significative le VIH. Au fait, un comité technique d'experts convoqué en
2002 par l'Organisation mondiale de la santé et le programme CONRAD
basé aux Etats-Unis a conclu que les spermicides du N-9 augmentent le
risque d'être séropositif quand ils sont utilisés fréquemment
par les femmes à haut risque d'infection.6 De plus, le fait
d'ajouter le N-9 aux méthodes de barrière de contraception y
compris les bouchons cervicaux, le diaphragme et le condom masculine au latex,
n'ont pas montré la capacité d'augmenter les effets protecteurs
de ces méthodes contre le VIH et les ISTs. Par contre, le N-9 pourrait
peut-être réduire l'efficacité de ces méthodes de
barrière dans la prévention du VIH et des ISTs.
L'insertion du dispositif intra-utérin dans une femme
séropositive ou dans les femmes qui courent le risque d'être infectées
n'est pas souvent recommandée, d'après les critères de
l'équipement médical de l'Organisation mondiale de la santé pour
l'utilisation sans danger des contraceptifs. Ainsi, nous n'avons que le condom
masculin au latex et le condom féminin comme les seuls agents capables
de protéger contre le VIH. Quand on utilise constamment et avec justesse
le condom masculin au latex il assure la protection contre le VIH, la gonorrhée
et la grossesse non prévue.
Selon le modèle utilisé pour évaluer
l'efficacité, il a été découvert que le fait d'utiliser
constamment les condoms réduit le VIH d'au moins 80% et peut-être
de jusqu'à 97%.6 De même, le condom féminin
a prouvé qu'il est imperméable aux diverses ISTs y compris le
VIH au laboratoire. En théorie donc, le dispositif du condom féminin
doit protéger contre les ISTs et le VIH chez les femmes susceptibles
aussi, mais il faut des études supplémentaires sur son efficacité clinique
sourtout en Afrique.
Etant donné la nature répandue de la promotion
de plusieurs méthodes de
contraception dans les pays africains qui ont une haute prévalence
du VIH, le personnel médical doit mettre l'accent sur le fait que le
condom reste la seule méthode qui a été prouvé comme étant
capable d'empêcher la transmission du VIH-1. Ainsi, il faut encourager
les femmes qui utilisent la contraception hormonale, surtout celles qui courent
le risque du VIH-1, d'utiliser constamment le condom; ceci fera partie des
initiatives vers l'intégration du planning familial et la prévention
du VIH. Malheureusement, les tentatives pour la promotion du condom sont à l'heure
actuelle retardées par les controverses partout dans une grande partie
de l'Afrique subsaharienne; ce qui a réduit l'intensité des tentatives
de la prévention du VIH dans le continent.
Ce numéro spécial de la Revue africaine de
la santé de reproduction (African Journal of Reproductive Health) a été commandé à titre
du project en commun entre le service de Recherche sur la santé de
reproduction (The Reproductive Health Research Unit of South Africa) et le
Centre de recherche sur la santé de la femme, Nigeria (Women's Health
and Action Research Centre, Nigeria), pour la documentation des activités
de recherche et des prestations de service à l'égard de la
contraception et du VIH/SIDA en Afrique. En nous fondant sur les taux continuels
de l'infection du VIH dans plusieurs régions d'Afrique, nous avons
conjecturé que le planning familial peut servir en quelque sorte de
point d'entrée pour permettre aux gens d'avoir accès à la
prévention qualitative et aux service de soin pour le VIH/SIDA. Plusieurs
articles dans ce numéro de la revue rendent compte des aspects différents
du planning familial et du VIH/SIDA en Afrique, mais seul l'article d'Enosolease
et Offor7 aborde le lien particulier entre le VIH et le planning
familial. Les auteurs signalent un taux d'acceptation faible du conseil et
du dépistage confidentiels volontaires pour détecter le VIH
chez les femmes à la recherche du soin de l'avortement et du post-avortement
dans le Nigéria urbain. Les études comme celles-ci sont très
pertinentes et importantes dans le
contexte de l'Afrique pour que les décideurs et
les programmeurs puissent déjà commencer à comprendre
les réalités de la prévention du VIH et du planning familial
et qu'ils cherchent de nouvelles méthodes innovatrices pour rendre des
services intégrés.
La question pertinente maintnant en Afrique est celle-ci: à cette époque
marquée par le VIH/SIDA, comment peut-on assurer les service de contraceptifs
pour aborder les problèmes inséparables de grossesse non prévue
et le VIH? La réponse à cette question n'est pas facile, mais
il semblerait que la réponse se trouve dans le domaine de l'intérgration
active. Nous sommes persuadé que la promotion du planning familial devrait être
intensifié partout en Afrique afin d'aborder le gros besoin non-satisfait
de la contraception dans le continent. Il faut de la recherche pour comprendre
comment le planning familial et la prévention du VIH et les services
de soin peuvent être intégrés de manière à promouvoir
l'efficacité et l'efficacité relative des programmes pour aborder
les deux problèmes en Afrique. Les services du planning familial peuvent
révéler la clientèle du VIH jusque-là inconnue;
ils peuvent assurer des services de soin et de conseil humain à ceux
qui sont déjà atteints; ils peuvent promouvoir la prévention
posifive chez les individus séropositifs et cela peut lier les communautés
susceptibles aux services à double protection contre le VIH/SIDA et
les grossesses non prévues. Plus important encore, les dispensateurs
du planning familial peuvent fournir des renseignements soutenus qui sont fondés
sur les preuves sur l'efficacité des divers contraceptifs dans la prévention
du VIH/SIDA et des ISTs. Dans notre état actuel de connaissance, le
condom masculin (et peut-être le condom féminin) est la seule
méthode contraceptive qui prévient le VIH. Il est évident
qu'un grand défi pour les programmes du planning familial en Afrique
est
de chercher des moyens pour supprimer
les barrières actuelles contre la promotion
du condom pour la prévention du VIH et des ISTs dans le continent. Si
ces défis sont abordés, les services du planning familial sera
bien placé pour contribuer de manière plus significative à la
réduction du fardeau du VIH/SIDA en Afrique.
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© Women's Health and Action Research Centre 2004
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