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African Journal of Reproductive Health
Women's Health and Action Research Centre
ISSN: 1118-4841
Vol. 12, Num. 1, 2008, pp. 12-16
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African Journal of Reproductive Health,
Vol. 12, No. 1, April
2008, pp. 12-16
Commentary
Les préoccupations éthiques par
rapport à l'incision génitale feminine
Rebecca J. Cook
Code Number: rh08002
Description
Un
souci éthique initial consiste à savoir comment appeler
au juste ce que l'organisation mondiale de la santé
(OMS) a décrit comme:
Toutes
les procédures qui impliquent l'enlèvement partiel ou
complet des organes génitaux externes de la femme et/ou
la blessure infligée aux organes génitaux pour des
raisons culturelles ou d'autres raisons
non-therapeutiques1.
Un nom qu'on emploie communément y compris par
l'OMS elle-même, est la « mutilation génitale féminine »,
mais cette description peut être éthiquement
inappropriée. De manière descriptive, le mot
« mutilation » peut être exagéré, parce qu'il n'arrive
pas à faire la distinction entre les quatre types
d'incision génitale reconnue par l'OMS. Comme évaluation,
le nom n'est pas une description neutre, mais un
jugement grossement sévère, puisqu'il condamne ceux qui
recherchent, autorisent et réalisent telle incision
comme des mutilateurs des êtres humains. Culturellement,
le nom manque de respect, parce qu'il ne respecte pas la
motivation avec laquelle ceux qui demandent la procédure
pour leurs filles agissent. Sur le plan personnel,
encore une fois, le nom manque de respect, parce qu'il
dit aux femmes qui ont subi les procédures qu'elles ont
été mutilées par leurs parents ou par des membres de
leurs familles. Au sein des communautés dans lesquelles
la pratique prédomine, elle est décrite par le mot qui
signifie la purification.2 Dan
certaines communautés, la purité est une condition pour
le mariage d'une jeune fille, qui s'avère essentielle
pour l'avenir des filles là où les femmes célibataires
n'ont pas d'opportunités. Une étude menée par l'OMS qui
porte des critiques sur la procédure a conclu que:
Dans
une société où il n'existe qu'un peu de viabilité pour
les femmes hors du mariage assurer que la fille subit la
mutilation génitale quand elle est enfant ou adolescente
est un geste d'amour pour bien assurer qu'elle possède
les qualités requises pour le mariage3.
Cette reconnaissance écarte les maux causes par les
procédures des intentions des parents qui la recherchent.
En conséquence, il ne faut pas les décrire comme des
mutilateurs de leurs filles. Un langage plus sensible
sur le plan éthique telle l'incision génitale féminine (IGF)
favorise la description plus que l'évaluation et la
condam-nation personnelle4.
Types et étendu
L'OMS a
distingué quatre types d'IGF sans oublier quelques
chevauchements potentiels mais qui varient des moins
importants aux plus sévères. Les voici:
Type I
- Excision du prépuce (ce qui équivaut au prépuce chez
les mâles) y compris ou sans l'excision d'une partie ou
du clitoris entier ;
Type II
- Excision du prépuce et du clitoris ensemble avec une
excision partielle ou entière des petites lèvres ;
Type
III - Excision partielle ou entière des organes génitaux
externes et la saturation/le rétrécissement de l'entrée
du vagin (l'infibulation);
Type IV
- Non-classifié : la piqûre, le percement ou l'incision
du clitoris et /ou la lèvre ; l'étirement du clitoris
et/ou de la lèvre ; la cautérisation à travers
l'embrassement du clitoris et les tissus qui
l'entourent ; le frottement (les incision d'angurya) de
l'orifice vaginal ou de l'incision (les incision de
gishiri) ; l'introduction des substances corrosives pour
causer l'hémorragie ou d'herbes dans le vagin afin de
renforcer ou de rétrécir le vagin ; toute autre
procédure qu'on peut classer sous la définition de la
mutilation génitale féminine qu'on a mentionnée
ci-dessus5.
En acceptant la grande ampleur de ces
catégories, on a pu constater que dans le monde entier
environ 130 millions filles et femmes ont subi l'IGF.
Au moins 2 millions filles courent le risque de subir
une forme ou une autre de la procédure »6.
En plus, sous l'impact de l'immigration, l'on trouve la
pratique aujourd'hui dans les régions où elle n'existait
pas avant, il a été noté que l'IGF
est
pratiquée dans 28 pays dans les régions subsahariennes
et nord-est
Toutefois, la prévalence varie d'un pays à
l'autre. Cela varie d'à peu près 90 pourcent ou plus
en Egypte, en Erythrée, au Mali, au Soudan jusqu'au
moins de 50 pourcent à la République Centre Africain et
en cote d'Ivoire, jusqu'à 5 pourcent à la République
Démocratique du Congo et en Ouganda
les femmes qui ont
subi l'IGF se trouvent également au sein des
commu-nautés immigrées en Europe, au Canada, en
Australie et aux Etats - Unis7
Conséquences
Les
préoccupations éthiques proviennent non simplement de
l'insulte corporelle inhérente de l'IGF, qui varie entre
les incisions mineures et les procédures majeures, dont
les plus invasives, telle l'infibulation, ont nécessite
que toutes formes d'IGF soit caractérisées comme la
mutilation mais à partir de leurs conséquences connues.
Certains effets nuisibles sont causes par l'ampleur des
interventions mais mêmes les procédures moins
importantes peuvent être nuisibles, dangereuses à la
santé et souvent peuvent mener à la mort quand elles ont
été menées avec des instruments rudimentaires, dans des
conditions non-hygiéniques, non stériles et sans
l'anesthésie.
Bien que les formes atténuées du Type IV d'IGF
et les formes moins importantes du Type I présentent des
risques inhérents souvent émanant de la pratique
non-stérile, elles permettent un rétablissement
relativement rapide et d' uriner, de menstruer et
d'avoir des rapports sexuels sans difficulté plus tard.
Dans plusieurs sociétés l'IGF intervient quand les
filles sont jeunes. Néanmoins, on a découvert que
Les
filles sont généralement excisées quand elles sont âgées
de 4 a 10 ans, mais dans certaines communautés les
enfants peuvent subir les procédures ou elles peuvent
être reportées jusqu'à tout avant le mariage, même après
la naissance du premier enfant8.
Les
préoccupations éthiques à l'égard de la façon dont les
parents exercent ou abusent leur autorité par rapport à
leurs enfants, ce qui affecte la santé des enfants,
sont souvent réduits quand les adolescentes et les
adultes atteignent la capacité pour l'autonomie.
Toutefois, même les adultes indépendantes peuvent être
victimes de la pression familiale et sociale pour
qu'elles se mettent d'accord avec les procédures
qu'elles n'aiment pas et qu'elles comprennent assez bien
comme ayant la possibilité d'être prejudiciaires à leur
santé, telle l'IGF, ce qui fait que leur capacité de
donner librement leur consentement soit réduite a rien
et compromise.
Toues les types d'IGF présentent des complications de
santé dans l'immédiat et à un plus long terme, y compris
les effets psycholo-giques liés a la douleur. Les
complications médicales immédiates comprennent
l'hémorragie excessive qui peut nécessiter des soins
médicaux d'urgence qui ne sont pas souvent disponibles.
Il peut se produire une grave septicité, surtout là ou
l'on a employé des instruments non-stériles même pour
l'incision la moindre importante; et l'infection peut
aboutir à la septicémie si les bactéries atteignent la
circulation sanguine, ce qui peut être fatal. Il peut y
avoir aussi une rétention d'urine aiguë si la blessure
devient gonflée et enflammée9.
C'est dans les Types II et III d'IGF que les
complications à long terme les plus sévères se font
remarquer. Les complications communes de l'infibulation
comprennent l'infection urinaire répétée et des
infections pelviennes chroniques qui peuvent causer des
effets néfastes et irréparables sur l'organe de
reproduction et entraîner la stérilité. La croissance
excessive des tissus de la cicatrice peut se produire,
ce qui peut être défigurant ; les kystes dermoides
peuvent aussi se produire. Les complications de la
grossesse comprennent les difficultés avant, pendant et
après l'accouchement10 telle
la douleur pendant la prochaine déinfibulation les
complications liées a l'infibulation peuvent se produire
tôt dans le travail et d'un travail prolongé et obstrué,
y compris la création de la fistule obstétrique qui
pourrait avoir des effets néfastes sur les circonstances
domestiques des femmes et sur leur vie familiale11.
La souffrant ftale et la mortinatalité ou le décès
néonatal précoce peuvent se produire, les décès foetals
étant apparemment liés à l'obstruction de l'accouchement
qui ont été présenté par la cicatrisation de la vulve
dans les procédures du Type III ou bien la cicatrisation
supplémentaire parfois liée aux procédures compliquées
du Type I et II12.
L'hémorragie du post-partum est de manière significative
plus commune chez les femmes qui ont l'IGF, souvent lié
à la cicatrisation qui peut découler de tous les types
d'IGF et la cicatrisation peut contribuer à, ou même
causer, le décès maternel, souvent la conséquence du
travail obstrué qui n'a pas été bien traité13.
Contextes
Vu les
risques et les conséquences néfastes que les sociétés
dans lesquelles l'IGF est répandue savent qu'elles sont
liées à, et souvent directement causées par, la
pratique, son acceptation continue et même sa nécessite
soulève la question éthique de pourquoi la pratique
persiste encore. Une explication est la religiosité,
puisque la pratique a été suivie grâce au sentiment du
devoir dévoué dans des communautés islamiques,
chrétiennes et juives, bien que rien dans les textes
sacres ou doctrines de ces religions ne la rende
obligatoire, pas comme la circoncision en islam et dans
le judaïsme. Une autre explication est une exigence
culturelle de la purité féminine démontrée dans la
virginité de la jeune mariée et la fidélité des
épouses. Les femelles dans une famille sont les points
de mire et les symboles de son honneur, de sorte que les
femelles soient les gardiennes de la vertu familiale.
L'entreprise sexuelle des femelles ou leur violation
sexuelle privent leurs familles de l'honneur, du statu
et du respect de leurs communautés. L'objectif de
l'IGF, surtout les Types II et III est de réduire le
dynamisme pour la satisfaction sexuelle et de réduire
leur vulnérabilité au viol. Cette explication reflète
le stéréotype de genres qui met en valeur la réputation
des hommes s'ils sont sexuellement aventureux, mais qui
condamne les femmes pour l'impudeur sexuelle ou quand
elles sont sexuellement provocatrices ou expérimentales.
Cette explication cadre bien dans le contexte de
l'hostilité propagée par les hommes contre les femmes
qui montrent ou qui s'adonnent à leur sexualité. Au
cours de la deuxième moitié du 19éme siècle en Europe y
compris la Grande Bretagne et aux Etats-Unis, les
chirurgiens gynécologues ont pratiqué plusieurs
clitoridec-tomies sur ce qu'on croyait étaient des
indications pour des conditions liées au trouble sexuel,
telles l'hystérie, l'épilepsie, la mélancolie, le
trouble psychiatre de la nymphomanie et le trouble
psycho-social de la recherche ou de tirer la
satisfaction du plaisir sexuel14.
A travers cette explication, l'IGF semble être une
continuation d'une histoire du contrôle social de la
sexualité féminine, ce qui caractérise plusieurs
sociétés traditionnelles des fois religieuses diverses.
Conformément a cette explication, on a constaté que la
pratique est réduite chez les filles des femmes urbaines
qui sont instruites et par exemple, chez les filles ibo
au Nigéria, dû surtout au taux de croissance de la
scolarisation formelle des femmes15.
Réponses Professionnelles
Le
choix d'une réponse éthique parmi les physiciens fait
sortir l'ambivalence de l'éthique médical historique,
Ne faites pas du mal. Dans le langage de la
bioéthique, ceci est incorporé dans le principe de la
non-malefaisance. L'IGF est sans doute moins dangereux
dans les mains d'un médecin que dans les mains de celui
qui n'est pas expérimenté ; afin que, par exemple, on
puisse mieux contenir le saignement excessif, mais au
mieux, la procédure contient un risque de blessure
minimum irréductible et dans presque tous les cas elle
est manifestement non-thérapeutique. Une application
directe du principe de Ne faites du mal indique
donc que les physiciens ne doivent pas entreprendre
l'IGF. Un autre aspect de la non-malefaisance
néanmoins, est de minimiser le mal. Le cas en faveur de
l'implication des médecins est que quand les parents se
sentent obligés de procurer l'IGF pour leurs filles, et
les praticiens inexpérimentés, tels des membres de
famille, sont disponibles à exécuter les procédures sous
des conditions non-stériles et par les moyens
rudimentaires, l'on peut minimiser le mal si les
physiciens acceptent d'exécuter les procédures et s'ils
peuvent le faire à travers des moyens qui sont à peine
invasifs.
Il y a une forte objection professionnelle médicale
toutefois, à l'idée d'essayer de médicaliser l'IGF et de
la faire paraître comme faisant partie de la pratique
légitime de la médecine. L'objection est analogue à la
non-participation des physiciens à l'amputation
judiciairement ordonnée, au châtiment corporel où à la
peine de mort et à la torture autorisée par le
gouvernement. Par exemple, en 1994, l'Assemblée Générale
de la Fédération internationale de Gynécologie et
d'Obstétrique a décidé que les gynécologues doivent « s'opposer
à toute tentative de médicaliser la procédure ou de
permettre son exécution dans n'importe quelle
circonstance, dans les établissements de santé ou par
les professionnels médicaux »16.
En conséquence, les praticiens ne doivent pas succomber
aux récompenses, aux menaces des alternatifs
inexpérimentés où à la manipulation, pour donner
l'honneur de leur prestige professionnel médical à l'IGf.
Cette interdiction est renforcée par les codes éthiques
de plusieurs associations médicales nationales et par un
nombre croissant des lois nationales dont plusieurs sont
surveillées pour assurer la conformité. Tout ceci est
fondé sur la convention des Nu sur les Droits de
l'Enfant, ratifiée par tous les pays du monde sauf la
Somalie et les Etats-Unis. L'Article 19(1) exige que
tous les états appliquent des mesures pour protéger
l'enfant de toutes formes de violence physique ou
mentale, de la blessure ou de l'abus », et l'Article
24(3) exige l'abolition des « pratiques traditionnelles
qui sont préjudiciables à la soute de l'enfant »17.
Des pratiques traditionnelles nocives peuvent changer
sous l'impact des principes des droits de l'homme
internationalement respectés18.
Un rôle clé qu'on demande aux physiciens à jouer est
d'expliquer pourquoi ils ne peuvent pas le faire et
d'éduquer les parents qui le désirent ainsi que les
autres personnes sur les risques des procédures dans les
mains des gens inexpérimentés et la violation de
l'intégrité corporelle de la femme à cause de ces
pratiques. Les physiciens peuvent aussi expliquer la
baisse dans l'utilisation de la pratique et qu'elle
baisse en tant qu'attente dans des communautés
solarisées. Il sera, peut-être, nécessaire de remarquer
que là où les lois interdisent l'IGF, son exécution est
une infraction19 et
sa demande risque d'être considérée comme s'opposant à
la loi. Les réponses des physiciens peuvent accorder
moins d'importance aux aspects punitifs de l'IGF,
néanmoins qu'aidant les parents, les familles et les
communautés à comprendre l'objectif protecteur que la
profession médicale avance pour éliminer telles
procédures. Les associations médicales et les praticiens
individuels sont également priés de collaborer avec les
autorités nationales, les organisations
non-gouvernementales et par exemple, les leaders
religieux, afin de soutenir les mesures visant
l'élimination de cette pratique traditionnelle nocive20.
Notes
- Département de la santé de la femme, la santé familiale
et la santé communale, OMS. Une revue systématique des
complications médicales de la mutilation génitale
féminine y compris la séquelle a l'accouchement.
WHO/FCH/WMH/00.2. Geneva : World Health Organisation
2000, P.11.
- l. Brown (Redacteur). The New Shorter Oxford English
Dictionary. Oxford Clarendon Press, 1993, p. 405.
- N. Toubia, S Izett. La mutilation génitale féminine :
Vue d'ensemble. Geneva : World Health Organi-sation,
1998, p.2.
- R,J, Cook, B.M. Dickens, M.F. Fathalla. Incision
génitale féminine (mutilation / excision) : les
dimensions éthiques et légales. International
Journal of Gynecology and Obstertrics 2002 ; 79 :
281-7.
- Voir la note I ci-dessus, p. 11
- A Rahman, N. Toubia (Rédacteurs). La mutilation
génitale féminine : guide aux lois et aux politiques a
travers le monde. London et New York : Zed Books,
2000, p. 6.
- Ibid., p. 7.
- N. Toubia. L'excision féminine comme une question de la
santé publique. New England J. Médicine 1994 ;
331 : 712 - 716 a la page 712.
- Voir la note 3 ci-dessus, p. 26.
- Voir la note 1 ci-dessus, p. 11.
- R. J. Cook, B.M. Dickens, S. Syed. la fistule
obstetrique: le defi aux droits de l'homme.
International Journal of Gynecology and Obstetrices 2004, 87 ; 72 - 7.
- Voir la note 1 ci-dessus, p. 51.
- Ibid ; p. 48.
- M. F. Fathalla. La jeune fille. International
Journal of Gynecology and Obstetrics 2000 ; 70 : 7 -
12.
- P.O. Nkwo, H.E. Onah. La baisse de la mutilation
génitale féminine chez les filles ibo du Nigeria.
International Journal of Gynecology and Obstetrics 2001 ; 75 : 321 - 2.
- Résolution dans la mutilation génitale féminine,
Assemblée Générale de la FIGO, Montréal, Canada, 1994.
Voir la note 14 ci-dessus, p.7.
- Voir R.J. Cook, B.M. Dickens, M.F. Fathala. La santé
de reproduction et les droits de l'homme : Intégration
de la médicine, l'éthique et la Oxford :
Oxford University Press 2003, case study No 2, pp. 262 -
275.
- C.A.A. Packer. Se servant des droits de l'homme pour
modifier la tradition : Le pratiques traditionnelles
qui sont misibles a la santé de reproduction de la femme
en Afrique subsaharienne. Antwerp, Oxford et
New York : Intersentia 2002.
- Voir la note 17 ci-dessus, p. 268 - 272.
- A.J. Gage, R. Van Rossem. Attitudes vers
l'interruption de l'incision génitale féminine chez les
hommes et les femmes en Guinée. International
Journal of Gynecology and Obstetrics 2006 ;
92 :92-6.
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Health and Action Research Centre, Benin City, Nigeria
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