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African Journal of Reproductive Health
Women's Health and Action Research Centre
ISSN: 1118-4841
Vol. 12, Num. 2, 2008, pp. 10-13
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African Journal of Reproductive Health,
Vol. 12, No. 1, April
2008, pp. 10-13
Editorial
Prévenir l'hémorragie
du postpartum primaire au cours des accouchements qui
ont lieu chez les sages-femmes traditionnelles
Idara Udofia1 and
Friday Okonofua2
1Idara Udofia est du Département des
Sciences Politiques et de l'Anthropologie, Columbia
University, New York, USA.
2Friday Okonofua est le rédacteur, Revue
Africaine de la santé de Reproduction.
Code Number: rh08019
L'évidence dont on dispose montre que l' Afrique est
responsable du plus grand fardeau de la mortallte
maternelle du monde.
L' hémorragie du postpartum primaire (HPP) est
responsable d'environ 25% de la mortalité maternelle et
elle est une cause principale de l'incapacité du
postpartum dans l'Afrique sub-saharienne. La HPP et l'
anémie maternelle sont également des reponsables
indirects des décès maternels à cause des autres
raisons. Ainsi, c'est concevable que toute intervention
visant la prévention de la HPP réduira la mortalité
maternelle de plus d'un quart en Afrique sub-saharienne,
Jusqu'ici presque 90% de la HPP sont causées par les
contractions utérines insuffisantes qui se produisent au
moment de l'accouchement. L'administration de routine
des utérotoniques suivie d'une traction de cordon
contrôlé est la méthode préconisée par la Fédération
Internationale des Gynecologues et des Obstetriciens
(FIGO) et la Conféderation Internationale des
Sages-Femmes (CISF) pour la prévention de la HPP1.
Les utérotoniques sont également les pilliers dans le
traitement de la HPP après que cela s'est produit.1
L'Organisation mondiale de la santé préconise
l'administration de l' oxytocine et de l'ergomètrine par
voie intraveineuse comme les utérotoniques majeures et
mineures pour la prévention et le traitement de la HPP2.
Néanmoins, ces utérotoniques ne peuvent être
administrées pendant les accouchements que par les
sages-femmes professionnelles et habiletés dans les
établissements de santé orthodoxes puisque l'oxytocine
et l'ergomètrine exigent une administration parentérale,
les recom-mendations n'ont aucun effect quand les
accouchements ont lieu chez les sages-femmes
traditionnelles.
C'est
là où se situe le problème en Afrique sub-saharienne, où
de grandes proportions d'accouchements ont lieu à
domicile ou sous la surveillance des sages-femmes
tradition-nelles non habiletées. Le Nigéria et l'
Ethopie, deux pays africains qui sont densément peuplés
ayant les taux de mortalité maternelle les plus élevés
ont également entre 50% et 60% des accouchements qui
sont soit non-surveillés ou surveillés par des
sages-femmes traditionnelles non habiletes. En effet,
plusieurs études qui ont été menées à travers des pays
d' Afrique sub-saharienne, ont identifié l'accouchement
auprès des dispensateurs non habiletés comme étant le
facteur de risque le plus important pour les fatalités
de la HPP3,4.
Au cours de tels accouchements, des femmes sont exposées
au risque de la mort causée par la HPP, dû en partie au
fait que les médicaments recommendés ne peuvent pas être
administrés par les dispensateurs non habiletés pour
prévenir ou pour traiter la HPP.
Une
mesure à long terme à prendre pour combattre ce problème
est d'augmenter la proportion d'accouchements surveillés
par les dispensateurs habiletés dans les établisse-ments
de santé en Afrique.
Toutefois, dans le contexte des réalités
développementales dans plusieurs régions en Afrique,
ceci prendra plusieurs années pour se réaliser dans le
continent. Ainsi, it faut identifier les mesures à long
et à court termes pour vite corriger le problème et
réduire le fardeau de la mortalité liée à la HPP dans le
continent. Une de telles mesures est d'augmenter l'
acces aux comprimés de Misoprostol pour les femmes dont
s'occupent les sages-femmes non-habiletées au moment de
l'accouche-ment. Misoprostol est une utérotonique
puissante qui a été recommendée par l' OMS comme une
médication très mineure pour la prévention et le
traitement de la HPP5.
Au fait, les études récentes ont montré que les
résultats qui ont été obtenus quand on utilise
misoprostol oral pour la prévention et le traitement de
la HPP sont similaires à ceux qui ont été obtenus en
employant l'oxytocine intramusculaire6.
Misoprostol a l'avantage parce qu'il est présenté sous
forme des comprimés et il est actif à travers plusieurs
voies d'admiinistra-tion: orale, buccale, sub-linguale,
vaginale et rectale. Ceci le rend bien adapté pour être
employé par les sages-femmes non-habiletées. De plus,
Misoprostol est relative-ment bon marché par rapport à
l'ergomètrine et à l'oxytocine, et il n'a pas d' effets
secondaires significatifs.
De multiples études confirment que les sages-femmes
non-habiletées sont capables d'employer Misoprostol pour
la prévention et le traitement de la HPP. Une étude
baséee sur la communauté à Java en Indonésie a montré
que Misoprostol oral peut être adminstré par les
sages-femmes non-habiletées pour la prévention et le
traitement de la HPP. Après des mois de l'usage de
Misoprostol, on a constaté d' importante réduction dans
la mortalité maternelle dans la région, surtout à cause
de l'emploi de misoprotsol pour la prévention et le
traitement de la HPP par les sages femmes non-habiletés7.
Une étude similaire en Tanzanie rurale a fait preuve
d'une énorme promesse à l'egard de la réduction de la
mortalité maternelle quand on apprend aux sages-femmes
traditionnelles comment administrer Misoprostol oral
pour la prévention et le traitement de la HPP8.
Une étude en cours à Benin-City au Nigeria9,
elle aussi, donne des évidences qui indiquent que les
sages-femmes traditionnelles peuvent sans risque
administrer Misoprostol rectal pour le traitement de la
HPP. Cette dernière étude consiste en deux côtés-un
groupe d'intervention, où I'on apprend aux sages-femmes
traditionnelles (SFTs) comment administrer 1000
micogrammes de Misoprostol rectal pour le traitement de
la HPP et un groupe témoin, où l'on demande aux SFTs de
faire ce qu elles ont toujours l'habitude de faire pour
traiter la HPP. L'on prie les deux côtés de réferer les
cas de la HPP qui n'ont pas été géuris aux
établissements de santé orthodoxes les plus proches.
Les résultats tirés auprès de 350 patients qui ont fait
l'objet de l'étude jusque là ont montré une baisse
significative à l'égard des gens référés aux
établissements de santé orthodoxes dans les sites d'
intervention par rapport aux sites de témoin. Ainsi,
nous sommes persuadés que Misoprostol est une
intervention essentielle qui peut être augmenté
proportionnellement dans des communautés qui ont des
taux élevés des services des sages-femmes pour la
prévention et le traitement de la HPP.
On vient de déposer Misoprostol comme une marque de
fabrique pour la prévention et le traitement de la HPP
dans quatre pays africains - Ethiopie, Tanzanie,
Ouganda et Nigéria - tous accablés de taux élevés de la
mortalité maternelle. Toutefois, le fait d'avoir déposé
Misoprostol comme une marque de fabrique n'est pas
suffisant pour tirer le maximum des bénéfices de
Misoprostol. Au Nigéria on n'a pas encore fait assez de
publicités pour l'utérotonique au niveaux national et
sub-national; les résultats d'une étude récente qui a
été basée sur la communauté ont montré que moins de 5%
du personnel des soins de la santé primaire dans le pays
connaissent le médicament10.
A l'heure actuelle, Misoprostol ne figure pas sur la
liste des médicaments essentiels au Nigéria et en
conséquence ne figure pas sur la liste des médicaments
que le gouvernement achète dans le pays.
L'on fait un appel pour la promotion de Misoprostol
comme une mesure provisoire pour la prévention de la HPP
et la mortalité qui y est liée dans les pays africains
qui ont des taux élevés des services des sages-femmes
traditionnelles non-habiletées. Ceci devrait consister
en le dépot de Misoprostol dans les pays où le
médicament n'a pas été déposé comme une marque de
fabrique, son inclusion dans la liste des médicaments
essentiels des pays, la dissémination de l'information
sur Misoprostol, la formation des dispensateurs
non-habiletés dans le domaine de la prévention et le
traitement de la HPP et des mesures pour augmenter la
disponibilité de Misoprostol dans les institutions de
santé publiques et privées en Afrique. La mesure à long
terme pour réduire la HPP consiste à l'augmentation de
la proportion des femmes enceintes qui se servent des
services des sages-femmes habiletées et des
établissements de santé orthodoxes au moment de
l'accouchement. Ceci peut être accompli à travers une
scolarisation formelle et non-formelle et l'émancipation
socio-economique de la femme. La réduction de la
mortalité maternelle causée par la HPP en Afrique est
une priorité majeure et une impérative du développement
et une des démarches les plus essentielles pour
accomplir les ODMs dans le continent.
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par les sages-femmes tradition-nelles pour contrôler
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Copyright 2008 - Women's
Health and Action Research Centre, Benin City, Nigeria
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